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Les formes cinématographiques de l'Histoire– Approches interdisciplinaires

Colloque international organisé par le Master de spécialisation en cultures et pensées cinématographiques

Catégorie : conférence (grand public)
Date : 08/11/2022 20:00 - 10/11/2022 15:00
Lieu : Université de Namur, Salle Sambre, Business & Learning Center, Rue Godfroid, 7 Namur
Orateur(s) : Victor Barbat, Bénédicte Rochet, Natacha Pfeiffer, Anne Roekens, Denis Brotto, Raphaël Szöllösy, Jeremy Hamers, Dork Zabunyan, Gabrielle Chomentowski, Julien Zanetta, Thea Rimini, Thomas Pillard
Organisateur(s) : Master de spécialisation en cultures et pensées cinématographiques

Comité organisateur : Victor Barbat, Jean-Benoît Gabriel, Sébastien Laoureux, Natacha Pfeiffer, Thea Rimini, Bénédicte Rochet, Anne Roekens et Laurent Van Eynde.


Mardi 8 novembre (20h)
Projection d’ouverture

Nelly et Nadine
Documentaire de Magnus Gertten (Suède-2022)
Présenté par Anne Roekens et Sébastien Laoureux 

Caméo (Rue des Carmes 49, Namur)

Mercredi 9 novembre

9h00 : Introduction

9h15 : Victor Barbat (Université de Namur)
La caméra et le stylo. La figure de l'opérateur d'actualités en URSS à la veille du Grand tournant

10h05 : Bénédicte Rochet (Université de Namur)
Écriture cinématographique d'un camp de concentration sans image

10h55 : Pause

11h10 : Natacha Pfeiffer (Université de Namur)
Le lanterniste de l’histoire. « Comrades » et le pouvoir des images en mouvement

12h00 : Anne Roekens (Université de Namur)
Restituer le mouvement social : le cas de l’hiver 60

12h50 : Lunch

14h30 : Denis Brotto (Università di Padova)
Repenser la nuit. « Buongiorno, notte » de Marco Bellocchio entre flux de conscience et réinterprétation de l'Histoire
 
15h20 : Raphaël Szöllösy (Université de Strasbourg)
Paul Robeson est Monsieur Toussaint


Jeudi 10 novembre


9h00 : Jeremy Hamers (Université de Liège)
Le montage, forme cinématographique de l’écriture de l’histoire (Marker, Farocki, Kluge)

9h50 : Dork Zabunyan (Université Paris 8)
Enseigner l'écriture de l'histoire au cinéma : que faire du « docu-fiction » ?

10h40 : Pause

10h55 : Gabrielle Chomentowski (Université Paris 1)
Les films d’étudiants des écoles de cinéma comme source pour écrire l’histoire du second XXe siècle :
exemple autour de deux films d’étudiants africains formés à Moscou (années 1960-1970)

11h45 : Julien Zanetta (Université Saint-Louis - Bruxelles)
La patience de l’Histoire : trois hypothèses autour du motif de la ruine

chez Andreï Tarkovski

12h35 : Lunch

14h00 : Thea Rimini (Université de Mons)
Une visionnaire réécriture de l’Histoire : « Freaks Out » de Gabriele Mainetti (2021)

14h50 : Thomas Pillard (Université Paris 3)
« Imaginer une autre forme d'histoire ». L’exploration sensible, lyrique et politique
du temps historique dans le cinéma de Bertrand Tavernier
(Le Juge et l'assassin, 1976)

 

Argument :

L’épreuve cinématographique, où de mille clichés se compose une scène, et qui, déroulée entre un foyer lumineux et un drap blanc, fait se dresser les morts et les absents, ce simple ruban de celluloïd impressionné constitue non seulement un document historique, mais un parcelle de l’histoire.
Boleslas Matuszewscki, Une nouvelle source de l’histoire : le cinématographe (1898)

 

Le cinéma entretient sans nul doute un rapport spontané et fondateur avec la matière historique : dès son origine, il donne à voir au présent des figures et des moments qui s’effacent dans le passé. Sa dimension spectrale semble constitutive de son rapport au réel auquel il a adhéré et auquel il donne des formes évolutives et/ou contradictoires. Potentiellement caractérisé par un contact physique avec le passé et par la puissance de la projection visuelle, le cinéma participe aussi à la construction des récits du passé, qu’ils soient populaires, savants ou polémiques. Qu’est-ce que raconter ou contester l’histoire par une image en mouvement ? Peut-on spécifier ce que la narration cinématographique apporte à la connaissance de l’histoire que n’apporterait pas le document figé, l’historiographie ou l’œuvre littéraire, notamment romanesque ? La spectralité de l’image cinématographique définit-elle une modalité irréductible du rapport à l’histoire ? À quelles conditions le cinéma peut-il lui-même faire histoire, c’est-à-dire participer à l’écriture de l’histoire, au moment des faits ou a posteriori (Poivert, 2007) ? Quand la présence d’une caméra a-t-elle pesé, en tant que telle, sur le cours des événements ? À quelles conditions l’écriture filmique de l’histoire et la diffusion d’images suscitent-t-elles des (ré)actions et participent donc aux processus d’événementialisation (Lindeperg, 2013) ? Peut-on envisager, par ailleurs, que le cinéma mette en concurrence, dans une ou plusieurs œuvres, diverses temporalités historiques et qu’il mette ainsi en question la forme même de l’histoire ?

 

Ce colloque vise à explorer, dans une perspective interdisciplinaire, comment le cinéma renouvelle les modes de représentation et de compréhension du passé. Il ambitionne de croiser et de faire dialoguer les usages historiens des sources filmiques, l’analyse des formes cinématographiques et les théories critiques de l’histoire. Il s’agira d’explorer les formes de représentation de l’histoire au cinéma, en toute conscience de l’empiètement constant du réalisme et de l’artifice – il n’y a bien sûr jamais de réalité tout à fait brute ni d’artifice parfaitement maîtrisé. Une attention particulière sera accordée aux dimensions épistémiques et stylistiques de ces formes et pourra amener à formuler divers questionnements :
 
- du point de vue épistémique : en quoi peut-on parler de vérité, d’authenticité ou d’effets de réel quand le discours cinématographique s’empare de la matière historique ? L’image témoigne-t-elle, sciemment ou non, de l’histoire alors même qu’elle ne cesse de de se distancier du passé qu’elle donne à voir ? Quel est le sens de la reconstitution et quel(s) but(s) poursuit-elle ? Peut-elle prétendre à s’articuler à une visée testimoniale ? L’anachronisme prend-il au cinéma un sens spécifique, y compris dans son rapport à une exigence de vérité ? etc.
 
- du point de vue stylistique : les formes cinématographiques de la narration passent par le cadrage et par le montage des images et des sons... Quel est le sens de l’ellipse, par exemple, lorsqu’il s’agit de montrer l’histoire ? En quoi le montage alterné permet-il d’articuler des temporalités distinctes ? Le découpage peut-il inventer un rythme de l’histoire ? etc.

 

 

Contact : Bénédicte Rochet - T. +32 (0)81 72 53 17 - benedicte.rochet@unamur.be
Plus d'info : https://arcadie.unamur.be/colloque-cinema-histoire
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