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"Soy Cuba" (1964) - journée d'étude sur le film de Mikhaïl Kalatozov

Une organisation du Centre Arcadie (UNamur) et du Centre Prospero (USL-B)

Catégorie : conférence/cours/séminaire (spécialisé)
Date : 03/05/2022 19:30 - 04/05/2022 17:15
Lieu : Université de Namur, Faculté de philosophie et lettres, local L22
Orateur(s) : François Albera, Vincent Amiel, Sébastien Laoureux, Natacha Pfeiffer, Laurent Van Eynde et Eugénie Zvonkine
Organisateur(s) : Sébastien Laoureux et Laurent Van Eynde

Journée d'étude consacrée au chef d’œuvre méconnu de Mikhaïl Kalatozov - palme d'or à Cannes en 1958 avec Quand passent les cigognes - sur la révolution cubaine. Un film virtuose, qui refonde le langage cinématographique, redécouvert dans les années 90 et dont Martin Scorsese a pu dire que s'il avait été montré au public au moment de sa sortie en 1964, "le cinéma du monde entier aurait été différent".

Dans le cadre du Master de spécialisation en Cultures et pensées cinématographiques

Mardi 3 mai 2022
19h30 Projection du film au cinéma Caméo (asbl Les Grignoux)

Mercredi 4 mai 2022 • Journée d’ étude
9h15 Introduction
9h30  Du Sel de Svanétie à  Soy Cuba : l’angle de réflexion - François Albera (Université  de Lausanne)
10h30  Opacité  et mouvement : la profondeur matérielle de l’espace selon Kalatozov et Ouroussevski -
Laurent Van Eynde (USL-B),
11h30 Pause
11h45  Soy Cuba : les incertitudes de l’histoire - Sébastien Laoureux (UNamur)
12h45 Lunch
14h  Soy Cuba, ou le temps suspendu - Vincent Amiel (Université  Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
15h  Soy Cuba : la voix de la terre - Natacha Pfeiffer (USL-B/UNamur/ERG)
16h Pause
16h15  De Soy Cuba à Khroustaliov, ma voiture, l’exploration sensorielle d’un monde débordant -
Eugénie Zvonkine (Université Paris 8)

A travers quatre histoires qui renforcent l'idéal communiste face à la mainmise du capitalisme, Soy Cuba dépeint la lente évolution de Cuba du régime de Batista jusqu'à la révolution castriste. Pedro travaille dans les champs de cannes à sucre. Au moment d'une récolte qui s'annonce fructueuse, le propriétaire des terres lui annonce que sa maison et des terres ont été vendues à une société américaine... A l'université de La Havane, Enrique fait partie d'un jeune groupe d'opposants au régime de Batista. Il s'apprête à assassiner un policier, mais au moment fatidique, le courage lui fait défaut... Dans la Sierra Maestra, Mario et sa famille vivent pauvrement. Après avoir accueilli un jeune soldat luttant aux côtés de Castro, Mario et sa famille sont bombardés sans raison apparente par les forces aériennes de Batista... Palme d’or à Cannes en 1958 avec Quand passent les cigognes, Mikhail Kalatozov, cinéaste officiel et néanmoins talentueux du régime soviétique, est chargé par les autorités de tourner un vibrant hommage épique au peuple cubain et à la récente révolution castriste. De fait, Soy Cuba arbore toutes les caractéristiques du cinéma de propagande de l’époque : manichéisme en béton, lyrisme populiste, exaltation des « bons » (les miséreux cubains) et caricature des « méchants » (les profiteurs du régime de Batista). Cela dit, Soy Cuba ne saurait être réduit à cette facette idéologique, tant Kalatozov fait ici preuve d’inventivité formelle, d’aspiration stylistique débridée et d’un vrai désir communicatif de faire du cinéma. Quand il délaisse son sacerdoce évangélique pour regarder et filmer Cuba, Kalatozov capte magnifiquement la beauté des lieux et la sensualité torride des habitants, notamment les bombes qui se déhanchent aux sons de musiques tropicales enfiévrées. Peut-être que l’ambiance de lendemains qui déchantent régnant à Cuba au moment du tournage a poussé le cinéaste vers l’empathie pour les gens qu’il filmait, tout en le détournant un peu de sa mission officielle. Avec l’aide d’un noir et blanc somptueux et de voluptueux travellings serpentins, Kalatozov fait jaillir un monde onirique et baroque qui n’est pas sans évoquer le meilleur Orson Welles. Au document historico-politique se superpose donc un fruit de cinéma aussi juteux que capiteux. Soy Cuba rappelle ce qu’a pu être la puissance lyrique du cinéma soviétique et du cinéma tout court.

D’après lesinrocks.com

 

De Mikhail Kalatozov. Russie/Cuba, 1964, 2h23. Avec Jean Buise, Sergio Corrieri, Roberto Cabrera. VO.

 

 

Contact : Sébastien Laoureux - 4089 - sebastien.laoureux@unamur.be
Plus d'info : https://arcadie.unamur.be/
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