Institut ESPHIN - Conférence de l'ESPACE : "L’Anthropocène en terrain miné"

Où, comment, pourquoi extraire les ressources géologiques durant l’Anthropocène futur : une problématique résolument transdisciplinaire !

 

Participation gratuite, inscription obligatoire, via le lien https://miniurl.be/r-418o

 

 Toutes les sociétés humaines se fondent sur les minerais, techniques et produits : âges de la pierre, cuivre, bronze, fer, combustibles fossiles (que nous quittons – trop – lentement) sont autant de périodes historiques basées sur des ressources géologiques. L’extraction du charbon et des métaux lors de la révolution industrielle a notamment motivé l’introduction du terme « Anthropocène ». Ces trente dernières années, on a autant extrait de minerais du sous-sol que depuis le début de l’Humanité. Dans les prochaines années/décennies, Homo sapiens serait amené à intensifier les extractions des ressources géologiques non renouvelables, pour répondre à ses besoins (?) croissants, notamment dans les domaines du Numérique et des Energies renouvelables. Les nouveaux gisements seront sans doute plus difficiles à trouver dans les profondeurs de la Terre et/ou sur le plancher océanique, ils nécessiteront davantage d’investissements financiers et humains, leur exploitation demandera plus d’énergie et leur empreinte environnementale pourrait être accrue pour une même quantité de métal produite.

 Une part très significative des matières minérales qui alimentent les industries européennes est issue de sous-sols situés hors d’Europe. Le citoyen européen est dès lors « débarrassé » des conséquences des extractions, tout en « bénéficiant » directement des produits fabriqués à partir des ressources géologiques. En parallèle, cet approvisionnement hors de l’UE génère une certaine dépendance dans plusieurs secteurs de production européens. Plusieurs voix plaident en conséquence pour un retour substantiel de l’extraction minière en Europe, y compris en Europe de l’Ouest où la participation citoyenne est devenue un axe essentiel lors du processus de décision de permis d’explorer/exploiter. Augmenter l’exploitation de matières premières du sous-sol en Wallonie pourrait ainsi être envisagé, afin d’assurer notre approvisionnement en certaines matières non métalliques d’une part, et le retour de mines/carrières de métaux d’autre part. La ressource existe, l’extraction semble techniquement possible. L’exploitation régionale favoriserait en outre un circuit court, limiterait des pratiques par ailleurs déplorables et stimulerait, dans une certaine mesure, l’activité économique locale. Cependant, l’acceptabilité sociale (terme peut-être mal choisi…) des mines/carrières y demeure délicate, surtout pour l’extraction de métaux. Les résistances citoyennes locales sont croissantes avec le syndrome NIMBY (Not In My Back Yard), basé sur des considérations/disciplines multiples.

 Le défi est de taille puisqu’il s’agit d’aligner quatre objectifs a priori contradictoires : utilisation raisonnée des ressources naturelles non renouvelables, croissance rentable pour les industries, satisfaction des besoins accrus du consommateur et gestion du syndrome NIMBY, dans un contexte où le citoyen est généralement très peu renseigné sur les notions/enjeux géologiques. Cette problématique doit être en conséquence gérée au travers d’une approche mêlant sociologie, économie, pédagogie, communication, environnement, droit, (géo)politique, histoire, philosophie, éthique, ... géologie (incluant les sciences/disciplines associées) et engineering. La causerie s’attachera à illustrer, à partir de cas concrets, la vitale approche transdisciplinaire de l’extraction des ressources du sous-sol durant le futur de l’Anthropocène.

Contact : Secrétariat institut ESPHIN - esphin@unamur.be
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