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Utopies et fins de l'histoire

Dans quelle mesure notre situation contemporaine rejoue-t-elle pour les transformer les thématiques philosophiques classiques de la "fin de l'histoire" et des "utopies" ? L'utopie doit-elle se repenser depuis ou contre l'Histoire ? Les réflexions sur ces deux thématiques gagnent-elles à être mobilisées conjointement ? Séminaire organisé par le Département de philosophie et ESPHIN

Catégorie : conférence/cours/séminaire (spécialisé)
Date : 28/05/2021 14:00 - 28/05/2021 17:00
Lieu : Université de Namur
Orateur(s) : Laëtitia Riss et Louis Carré
Organisateur(s) : Laëtitia Riss, Sébastien Laoureux et Jean-Baptiste Vuillerod

– Louis Carré : "Tradition et utopie chez Adorno"
– Laëtitia Riss : "Post-Scriptum utopique à usage des stratèges anticapitalistes. Réflexions depuis Erik Olin Wright, Jérôme Baschet et Frédéric Lordon"

 

 

Le séminaire proposera plusieurs axes de recherches pour répondre à ces interrogations :

1) Une recherche historiographique sur la manière dont la philosophie, au XXe siècle, a conjugué les motifs de la fin de l’histoire et de l’utopie. Les penseurs de l’École de Francfort ou considérés comme proches de ceux-ci (Walter Benjamin, Ernst Bloch, Theodor W. Adorno, Max Horkheimer), ainsi que certains débats de la philosophie française d’après-guerre (auxquels ont participé Louis Althusser, Jean-Hyppolite, Jacques Derrida, mais aussi sans doute Gilles Deleuze, Michel Foucault ou encore Jean-François Lyotard) sont ici au centre de notre interrogation.
 
2) Une recherche généalogique, qui vise à comprendre de manière historique notre rapport philosophique et religieux à la fin des temps et à l’utopie. Que l’on réfléchisse spécifiquement cette question dans la période moderne ou que l’on remonte plus lointainement à la dimension religieuse, chrétienne ou juive, de notre rapport au temps (chez Bloch, Benjamin, Voegelin, auxquels il faudrait rajouter les travaux de Karl Löwith ou de Gerschom Scholem), il s’agit à chaque fois de comprendre la construction historique de notre rapport à l’histoire elle-même.
 
3) Une recherche contemporaine sur les différents sens que peuvent revêtir ces motifs pour la philosophie aujourd’hui. On réfléchira en particulier ici à la possibilité de mobiliser les thèmes de la fin de l’histoire et de l’utopie à l’heure de la crise environnementale. On trouve par exemple chez l’autrice écoféministe Starhawk une critique de la pensée apocalyptique en même temps qu’une valorisation du « changement de direction » du cours de l’histoire, qui s’avère proche à maints égards de la pensée benjaminienne, puisqu’il s’agit de mettre en évidence les expérimentations concrètes qui, à l’intérieur du monde contemporain, annoncent la société à venir (Starhawk 2015 ; 2019). Des tentatives de ce type, chez Starhawk et chez d’autres, permettent de réfléchir aujourd’hui à l’actualité et aux enjeux pratiques des thématiques de la fin de l’histoire et de l’utopie.
 
4) Une recherche philosophico-politique s’interrogeant sur la mobilisation récente des discours de la fin de l’histoire (Derrida, 1993) et sur le renversement significatif du rapport entre fin de l’histoire et utopie. Là où le XXème siècle associait plus volontiers fin de l’histoire et réalisation ou interruption utopique, le XXIème siècle s’est ouvert sur une certaine paralysie de la pensée utopique. Une réflexion quant aux stratégies utopiques engagées pour échapper à cette impasse pourrait être menée, en explorant la piste d’une « déshistoricisation » de l’utopie. Il s’agirait ainsi de documenter la désolidarisation progressive de cette dernière d’une philosophie de l’histoire au profit de sa temporalisation, permettant de dessiner les contours d’utopies présentes et réelles (Riot-Sarcey, 1998, 2020 ; Olin Wright, 2017, 2020).

Contact : Laëtitia Riss - laetitia.riss@unamur.be
Plus d'info : https://fb.me/e/3BKf8gq2h
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