L'invention du pouvoir et des inégalités : du Néolithique aux premiers Etats
4ème conférence s'inscrivant dans le premier cycle de conférences de l'Institut PaTHs
Date : 06/02/2020 18:30 - 06/02/2020 20:00
Lieu : UNamur, auditoire L21
Orateur(s) : Jean-Paul DEMOULE
Organisateur(s) : Institut PaTHs
Dans le cadre du cycle de conférences de l’Institut PaTHs, le Laboratoire interdisciplinaire des techniques (LIATEC) invite le professeur Jean-Paul DEMOULE qui nous propose une archéologie du pouvoir et des inégalités de la Préhistoire au temps présent. Au carrefour de l’archéologie, de la Préhistoire et de l’anthropologie, cette lecture originale bouleverse nos connaissances sur les inventions des inégalités dans les sociétés. Elle nous propose également des pistes de réflexion face aux défis que doivent relever les intellectuels du monde contemporain pour penser l’avenir.
Jean-Paul DEMOULE | Présentation
Jean-Paul DEMOULE est professeur émérite de Protohistoire européenne à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Il a mené des fouilles dans le cadre du programme de sauvetage régional de la vallée de l’Aisne, ainsi qu’en Grèce et en Bulgarie. Il s’est particulièrement intéressé aux problèmes de l’archéologie de sauvetage et a participé à l’élaboration de la loi française sur l’archéologie préventive et à la création de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qu’il a présidé de 2001 à 2008.
Ses travaux portent sur la néolithisation de l’Europe ainsi que sur les sociétés de l’âge du Fer, sur l’histoire de l’archéologie et son rôle social, ou encore sur ses constructions idéologiques et, à ce titre, sur le « problème indo-européen ».
Résumé de la conférence
Il y a douze mille ans, au Proche-Orient, de petits groupes de chasseurs-cueilleurs plus ou moins nomades se sédentarisèrent et entreprirent de domestiquer des plantes (blé et orge) et des animaux (mouton, chère, bœuf et porc).
C’est la « révolution néolithique », qui eut lieu en même temps, mais de manière indépendante, en une demi-douzaine d’autres régions du monde. Elle impliquait un rapport nouveau au territoire, devenu fixe et permanent, et un rapport nouveau à la nature, de domination. A partir de là, le nouveau mode de vie, en provoquant un boom démographique sans précédent, gagna peu à peu l’ensemble de la planète.
Ce dernier eut trois conséquences principales : d’abord une course permanente au progrès technique, afin de nourrir une population en augmentation constante dans un environnement fini (invention de la roue, de la traction animale, de la charrue, de la métallurgie, etc), course qui dure toujours ; puis l’émergence de différences sociales de plus en plus marquées ; enfin une augmentation continue de la violence, visible dans les fortifications comme dans les traces de destruction et sur les corps. Cela débouchera il y a cinq mille ans sur les premiers États et les premières villes du monde. Peut-on, par l’archéologie, repérer si ce processus s’est effectué sans heurts, ou bien si des mécanismes de résistance, ou des difficultés particulières, se sont élevés contre cette marche vers l’État ?
Bibliographie :
J.-P. Demoule, Le Néolithique, à l’origine du monde contemporain, La Documentation photographique, n° 8117, 2017.
J.-P. Demoule, Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’histoire – Quand on inventa l’agriculture, la guerre et les chefs, Fayard, Pluriel, 2019.
J.-P. Demoule, « Dossier : La révolution néolithique, une révolution en question », Archéologia, n° 583, janvier 2020, p. 34-45.
J.-P. Demoule, D. Garcia et A. Schnapp (dir.), Une histoire des civilisations – Quand l’archéologie bouleverse nos connaissances, La Découverte, 2018.
J. Scott, Homo Domesticus – Une histoire profonde des premiers États, La Découverte, 2019 (préface de J.-P. Demoule).
Contact :
Fulgence Delleaux
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fulgence.delleaux@unamur.be
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