La théodicée est-elle possible à partir de la phénoménologie matérielle de Michel Henry ?
Conférence d'Andreas Lind, donnée dans le cadre du cycle de cours/conférences "Philosophie et religion : la question du mal"
Date : 04/12/2018 18:10 - 04/12/2018 20:00
Lieu : Auditoire L22 (UNamur, Faculté de Philosophie et Lettres, rue Grafé 1, 5000 Namur)
Orateur(s) : Andreas Lind (UNamur)
Organisateur(s) : CUNdp, Institut ESPHIN, Département de Philosophie de l'UNamur
Le Centre Universitaire Notre-Dame de la Paix, l’Institut ESPHIN et le Département de Philosophie de l’Université de Namur organisent, pour la troisième fois, un cycle de conférences sur « philosophie et religion » en vue d’illustrer des exemples féconds de leurs possibles articulations. Lorsque la philosophie s’intéresse à la religion, ce n’est pas pour devenir une théologie philosophique centrée sur la question de Dieu, ni une « science des religions » prétendant expliquer les religions à l’aide de méthodes importées des sciences objectives. La philosophie commence par étudier les religions en analysant leurs productions : croyances individuelles et collectives, rites, attitudes, catégories mentales et discursives, mais aussi institutions et dispositifs de pouvoir. Puis, prenant comme point de départ les contenus religieux, leurs textes fondateurs, leurs manières spécifiques de les lire, la philosophie tente de découvrir dans ceux-ci ce qui peut donner à penser : apports de nouvelles questions, de nouveaux problèmes, de nouveaux concepts, etc.
Le cycle de cours en s’intéressant à la redoutable question du mal tente d’illustrer la fécondité de cette interaction entre philosophie et religions.
Le mal, en effet, interroge les hommes depuis toujours car il est perçu comme une incohérence ou un scandale. C’est la question du mal qui a conduit les religions anciennes à inventer des systèmes dualistes (gnosticisme, mazdéisme, manichéisme, etc.). C’est elle qui a conduit certains philosophes de l’Antiquité à penser la matière comme la source du mal dont il faut se détacher ou se purifier (y compris donc son propre corps - platonisme et néoplatonisme). C’est elle encore qui a conduit de nombreux philosophes contemporains au nihilisme ou à l’athéisme. La question du mal est présente en tout homme naturellement. Et plus profondément encore lorsque l’homme parvient à puiser aux ressources de son intériorité. Et elle surgit de façon dramatique aussi bien quand on est confronté au mal qui tombe d’une manière « involontaire », que lorsqu’on se trouve devant le mal que l’homme fait délibérément. Pourquoi ce mal ? Qui est réellement responsable de ce mal ? L’homme ? Dieu ? La nature ? C’est à ce questions, dont l’actualité et l’intérêt n’échappent à personne, que ce cours voudrait se confronter en respectant le mieux possible toutes les dimensions et la gravité du problème et du scandale du mal.
La théodicée est-elle possible à partir de la phénoménologie matérielle de Michel Henry ?
Normalement, quand nous entendons parler de « théodicée », nous pensons à la discipline qui cherche à justifier Dieu face à la réalité que le mal et la souffrance constituent dans le monde. Cependant, en opposant la phénoménologie de la vie à celle du monde, Michel Henry montre comment la souffrance implique une sorte de phénoménalité préalable à toutes les questions posées dans l’horizon du monde. À partir de la phénoménalité de l’auto-affection de la vie, la souffrance apparaît, non plus comme la conséquence d’une réalité extérieure à elle, mais plutôt comme la condition de toute l’épreuve affective, y compris de la joie. Ce faisant, Michel Henry opère un déplacement radical de la manière de rendre sens au phénomène de la souffrance.
Entrée libre
Contact :
Laura Rizzerio
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+32 81/72.40.90
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laura.rizzerio@unamur.be
Plus d'info :
https://www.unamur.be/lettres/philosophie/seminaires/coursinterfacultaires/laquestiondumal
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