Vers le bien malgré tout! La question du mal chez Aristote
Conférence de Giulia Lombardi, donnée dans le cadre du cycle de cours/conférences "Philosophie et religion : la question du mal"
Date : 23/10/2018 18:10 - 23/10/2018 20:00
Lieu : Auditoire L22 (UNamur, Faculté de Philosophie et Lettres, rue Grafé 1, 5000 Namur)
Orateur(s) : Giulia Lombardi (Université Urbaniana, Rome)
Organisateur(s) : CUNdp, Institut ESPHIN, Département de Philosophie de l'UNamur
Le Centre Universitaire Notre-Dame de la Paix, l’Institut ESPHIN et le Département de Philosophie de l’Université de Namur organisent, pour la troisième fois, un cycle de conférences sur « philosophie et religion » en vue d’illustrer des exemples féconds de leurs possibles articulations. Lorsque la philosophie s’intéresse à la religion, ce n’est pas pour devenir une théologie philosophique centrée sur la question de Dieu, ni une « science des religions » prétendant expliquer les religions à l’aide de méthodes importées des sciences objectives. La philosophie commence par étudier les religions en analysant leurs productions : croyances individuelles et collectives, rites, attitudes, catégories mentales et discursives, mais aussi institutions et dispositifs de pouvoir. Puis, prenant comme point de départ les contenus religieux, leurs textes fondateurs, leurs manières spécifiques de les lire, la philosophie tente de découvrir dans ceux-ci ce qui peut donner à penser : apports de nouvelles questions, de nouveaux problèmes, de nouveaux concepts, etc.
Le cycle de cours en s’intéressant à la redoutable question du mal tente d’illustrer la fécondité de cette interaction entre philosophie et religions.
Le mal, en effet, interroge les hommes depuis toujours car il est perçu comme une incohérence ou un scandale. C’est la question du mal qui a conduit les religions anciennes à inventer des systèmes dualistes (gnosticisme, mazdéisme, manichéisme, etc.). C’est elle qui a conduit certains philosophes de l’Antiquité à penser la matière comme la source du mal dont il faut se détacher ou se purifier (y compris donc son propre corps - platonisme et néoplatonisme). C’est elle encore qui a conduit de nombreux philosophes contemporains au nihilisme ou à l’athéisme. La question du mal est présente en tout homme naturellement. Et plus profondément encore lorsque l’homme parvient à puiser aux ressources de son intériorité. Et elle surgit de façon dramatique aussi bien quand on est confronté au mal qui tombe d’une manière « involontaire », que lorsqu’on se trouve devant le mal que l’homme fait délibérément. Pourquoi ce mal ? Qui est réellement responsable de ce mal ? L’homme ? Dieu ? La nature ? C’est à ce questions, dont l’actualité et l’intérêt n’échappent à personne, que ce cours voudrait se confronter en respectant le mieux possible toutes les dimensions et la gravité du problème et du scandale du mal.
Vers le bien malgré tout! La question du mal chez Aristote.
D’après Aristote, l’homme a la capacité, par son appartenance au genre animal, de fuir la douleur et d’aller vers le plaisir ; d’autant plus, par sa spécificité rationnelle qui lui permet de reconnaître le mal dans la douleur et le bien dans le plaisir, il garde la tendance à fuir le mal. La sagesse humaine, pourtant, ne relève pas simplement de la volonté de chaque être humain de s’éloigner du mal, mais d’une vision panoramique acquise et capable de lui faire reconnaître qu’au bout de ce même mouvement il y a du bien. Par conséquent, la tâche du philosophe est de montrer aux autres la direction vers le bien et de leur apprendre à faire le discernement entre les différents biens, afin de ne pas rester paralysés par le non-choix, mais d’aller à l’avant vers le bien ultime.
Entrée libre
Contact :
Laura Rizzerio
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+32 81/72.40.90
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laura.rizzerio@unamur.be
Plus d'info :
https://www.unamur.be/lettres/philosophie/seminaires/coursinterfacultaires/laquestiondumal
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