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Hannah Arendt et la tradition révolutionnaire

Journée d'étude organisée par le département de philosophie et Esphin dans le cadre du projet ARC "Philosophie critique de l’à-venir"

Catégorie : conférence/cours/séminaire (spécialisé)
Date : 03/05/2016 09:30 - 03/05/2016 16:00
Lieu : Auditoire L32 (3ème étage, Faculté de Philosophie et Lettres, 1 Rue Grafé, 5000 Namur)
Orateur(s) : Louis Carré (UNamur) , Etienne Tassin (Paris VII - Diderot), Stéphanie Roza (Université de Paris 1), Sophie Wahnich (CNRS - Institut Interdisciplinaire du Contemporain), Sébastien Laoureux (UNamur)
Organisateur(s) : Département de Philosophie / ESPHIN

Notre héritage n’est précédé d’aucun testament.

René Char

En 1963, Hannah Arendt publiait son essai consacré à l’idée moderne de révolution. A partir d’une analyse croisée des révolutions américaine et française, Arendt entreprenait d’« apprendre ce qu’est une révolution – ses conséquences générales pour l’homme en tant qu’être politique, sa signification politique pour le monde dans lequel nous vivons, son rôle dans l’histoire moderne ». Par-là elle entendait ni plus ni moins que revisiter de fond en comble l’ensemble des catégories au travers desquelles nous pensons la politique depuis la fin du XVIIIe siècle. Penser et pratiquer la politique en termes de liberté (plutôt que de nécessité et de contrainte), de pouvoir-agir en commun (plutôt que de souveraineté), de bonheur public (plutôt que de bien-être privé), de commencement nouveau (plutôt que de répétition et de cycle), voilà quelques-uns des éléments qui, selon elle, ont façonné « l’esprit révolutionnaire » des modernes. Arendt terminait toutefois son essai par une touche mélancolique en déclarant que « l’incapacité à penser et à se souvenir a entrainé la perte de l’esprit révolutionnaire ». Retrouver le « trésor perdu » des révolutions modernes, cela signifie entre autres choses d’après elle conjurer la « malédiction » qui s’est abattue sur la politique et sur la pensée philosophique depuis qu’action et réflexion se sont faussés compagnie.

Où en sommes-nous aujourd’hui, cinquante ans après De la révolution, avec notre rapport à la tradition révolutionnaire moderne et à ses « trésors perdus » ? Quel est donc ce passé révolutionnaire qui hante le présent pour mieux le subvertir ? Quelle signification accorder à l’idée arendtienne d’une « tradition révolutionnaire » nous délivrant le message politique de constamment commencer à neuf ? Comment maintenir intacts l’esprit révolutionnaire et sa double exigence, en apparence contradictoire, de stabilité et de novation ? Que reste-t-il du désir révolutionnaire, tout séculier et strictement politique, de fonder « une cité terrestre éternelle » ? Telles sont quelques-unes des questions qui animeront cette journée d’étude autour de Hannah Arendt et de son essai sur la révolution, dans le but de faire droit à un héritage, intellectuel et politique, qui n’est décidément précédé d’aucun testament.          


Programme :

9h30 La révolution entre répétition et commencement. Une lecture croisée de Marx et Arendt
par Louis Carré (UNamur)

10h40 Comment continuer ce qui commence ? La triple aporie révolutionnaire
par Etienne Tassin (Paris VII - Diderot)

11h40 Le social et le politique. Réflexions sur l’Essai sur la révolution de Hannah Arendt
par Stéphanie Roza (Université de Paris 1)

14h Que pense vraiment Hannah Arendt de la Révolution française ?
par Sophie Wahnich (CNRS - Institut Interdisciplinaire du Contemporain)

15h Le temps de la révolution. Promesse et rapport à l’avenir chez Arendt et Derrida
par Sébastien Laoureux (UNamur)

 

Avec le soutien du projet ARC ‘Philosophie critique de l’à-venir. Imagination, temporalité, utopie’ (UNamur / USL-B).  

Contact : Louis Carré et Sébastien Laoureux - 0032 (0)81724089 / 724216 - louis.carre@unamur.be
Plus d'info : https://www.facebook.com/departementphilosophieunamuramur
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