Le beau est-il beau parce qu'il plaît ou plaît-il parce qu'il est beau ?
Conférence de Laura Rizzerio dans le cadre du cycle "Les grandes questions de la philosophie"
Date : 01/03/2016 18:15 - 01/03/2016 20:00
Lieu : Auditoire L22 (2ème étage, Faculté de Philosophie et Lettres, 1 Rue Grafé, 5000 Namur)
Orateur(s) : Laura Rizzerio
Organisateur(s) : Département de Philosophie
« Tout le monde raisonne du beau […] cependant, si l’on demande aux hommes du goût le plus sûr et le plus exquis, quelle est son origine, sa nature, sa notion précise, sa véritable idée, son exacte définition […] les uns avouent leur ignorance, les autres se jettent dans le scepticisme. ». Ainsi s’exprimait Diderot en introduisant son Traité du beau. Le beau se présentait bien à ses yeux comme une réalité problématique. Cela n’a pas changé depuis. La difficulté est probablement liée à la nature même de ce qu’on appelle le « beau ». Celui-ci, en effet, se présente naturellement comme une réalité à la fois subjective et objective. En effet, si d'une part nous appelons « beau » ce qui nous plaît et nous considérons l'expérience de la beauté comme éminemment subjective, d'autre part nous admettons aussi que le beau tienne de l'objet et se manifeste en lui comme une réalité objective capable d'ouvrir et d'élargir les horizons de la conscience humaine en la renvoyant au-delà d’elle-même. Dostoïevski pouvait ainsi justement se demander « est-ce que la beauté sauvera le monde ?». Et ce n'est pas tout. Puisque toute tentative de définition de la beauté renvoie inévitablement à la question de la présence de cette même beauté dans l’art, le questionnement sur la nature de la beauté conduit à interroger le statut de l’art – est-il la production du beau ou l'expression des subjectivités isolées ? - et le rôle qu'il peut jouer dans la société et dans le vivre ensemble – l'art est-il capable, en tant que tel, d'ouvrir les sujets à d'autres sujets rendant ainsi possible la communication et l'intersubjectivité? - Il est donc évident que les questions sur le beau ouvrent à d'autres questionnements philosophiques relatifs au sujet, à sa manière de se rapporter aux autres sujets et aux choses, à la manière pour l'homme d'être au monde et de se représenter son être au monde, au statut même de la réalité, de l'imaginaire et des productions humaines. Ce sont tous ces éléments que le cours se propose de mettre en question.
Laura Rizzerio est professeur au Département de philosophie de l'UNamur
Conférence organisée dans le cadre du cours interdisciplinaire "Les grandes questions de la philosophie".
L'accès est ouvert à tous.
Contact :
Sébastien Laoureux
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0032 (0)81724089
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sebastien.laoureux@unamur.be
Plus d'info :
http://directory.unamur.be/teaching/courses/FINT0031/2015
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