Les techniques constructives dans les écrits d’architecture entre Italie, France et anciens Pays-Bas (XVIe – début XVIIIe siècle)
Colloque international organisé par l'Université catholique de Louvain en collaboration avec l'Université de Namur
Date : 26/02/2015 18:00 - 27/02/2015 17:30
Lieu : Namur et Bruxelles
Orateur(s) : Francesco Benelli (Columbia University), Philippe Bragard (UCL), Caterina Cardamone (UCL), Krista De Jonge (KU Leuven), Ralph Dekoninck (UCL), Maarten Delbeke (Universiteit Gent, Universiteit Leiden), Isabelle Gilles (Université de Liège), Jeroen Goudeau
Organisateur(s) : Philippe Bragard (UCL), Caterina Cardamone (UCL), Pieter Martens (UCL), Mathieu Piavaux (Université de Namur)
La littérature sur les traités d’architecture à la renaissance est
vaste et permet une lecture très approfondie de certains aspects
épistémologiques, culturels et politiques de ce genre littéraire : la
nouveauté d’une approche théorique par rapport aux écrits
d’architecture médiévaux, la réception de Vitruve, la formation de
leurs auteurs, leur public, leur influence dans la définition d’une
image architecturale publique des princes. L’intérêt pour la culture
technique est aussi croissant et depuis une dizaine d’années les études
sur l’histoire de la construction se multiplient.
Néanmoins, le lien potentiel qui existe entre théorie de l’architecture
et tradition technique est encore en train d’être investigué. Peu
d’études de cas ont essayé de mettre en relation les descriptions et
prescriptions techniques contenues dans les traités et la pratique
architecturale de l’époque. Les informations provenant de l’archéologie
du bâti, permettant une confrontation avec les œuvres réalisées, sont
encore ponctuelles. En ce qui concerne les cultures constructives, à
quelques exceptions près, des contributions visant à les analyser
globalement dans leurs différents aspects manquent encore ; les
prescriptions techniques dans les traités d’architecture n’ont pas
encore fait l’objet d’une étude comparative systématique.
Le colloque se concentrera sur certains aspects du rapport entre
théorie et pratique constructive. Une première question concerne la
relation entre la pratique architecturale et les digressions techniques
dans les traités – en particulier les considérations ou prescriptions
écrites concernant les matériaux et les procédés constructifs. A
travers une confrontation (là où elle est possible) avec les œuvres
bâties, il s’agit d’interroger la nature de ces digressions : quel
poids ont les citations des topoï empruntés à la littérature antique,
les observations directes des édifices antiques ou médiévaux, les
descriptions de pratiques désuètes ou courantes, les propositions
opérationnelles ? Cette première question en soulève d’autres,
complémentaires. D’un point de vue littéraire, il convient d’évaluer à
travers les instruments du philologue le poids de ces descriptions à
l’intérieur de la structure globale du traité, de s’interroger donc sur
la valeur rhétorique des digressions techniques dans le traité en tant
qu’œuvre littéraire.
Lors de leur circulation dans l’Europe du Nord, en outre, les
descriptions techniques des traités italiens subissent des adaptations,
des ajustements et des omissions en phase de traduction, qui sont
également significatifs et qui posent des questions sur les modalités
de circulation effective des techniques. Les prescriptions concernant
les matériaux et les techniques de construction sont-elles traduites
fidèlement ou adaptées à la tradition locale ? Ce problème – traduction
ou adaptation – soulève non seulement des questions terminologiques,
mais invite aussi à s’interroger sur l’influence réelle de ces
prescriptions « étrangères » sur les pratiques constructives locales.
Une analyse des transferts (ou difficultés de transferts) culturels
dans le domaine des pratiques de chantier pourra probablement fournir
des indications de méthode sur la lecture de ces passages techniques.
La première partie du colloque est consacrée à l’analyse des
descriptions techniques, à leur valeur rhétorique, à leur circulation
et adaptation, à travers des présentations d’études de cas provenant
des trois régions concernées – Italie, France, Pays-Bas. La deuxième
partie tentera ensuite d’approcher la même problématique dans une
perspective plus large et comparative et prend la forme d’une table
ronde structurée autour de trois questions générales : les rapports
entre écrits techniques et pratiques de chantier, les aspects
rhétoriques et littéraires des digressions techniques, les traductions
et adaptations des traités italiens.
Namur, jeudi 26 février
18h00-20h00
Conférence inaugurale : Yves Pauwels, Frédérique Lemerle.
L’apparition du traité technique au XVIe siècle en France et sa fortune au XVIIe siècle, de Jousse à Perrault.
Université de Namur, Faculté de Philosophie et Lettres - local L22 – rue de Bruxelles 61
Bruxelles, vendredi 27 février
9h00-12h30
Conférences de Francesco Benelli, Isabelle Gilles, Jeroen Goudeau, Hubertus Günther, Pieter Martens, Pier Nicola Pagliara
14h00-17h30
Tables rondes présidées par Francesco Benelli, Krista De Jonge, Maarten Delbeke
Palais des Académies, Salle Prigogine, rue Ducale 1
Pour inscriptions et programme : http://gemca.fltr.ucl.ac.be
Plus d'info :
http://gemca.fltr.ucl.ac.be
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