Femmes et Science : Manel Barkallah, l’informaticienne au cœur du langage de la robotique
A l’occasion de la journée internationale des femmes et des filles dans la science proclamée le 11 février par l’Assemblée générale des nations Unies, découvrez le portrait et le témoignage de scientifiques de l’UNamur qui mènent des recherches de pointe dans des domaines tels que la physique, la chimie, les mathématiques ou encore l’informatique. Aujourd’hui : Manel Barkallah, Assistante de recherche et d’enseignement à la Faculté d’informatique.
Quel est domaine scientifique et sur quoi portent vos études/recherches ?
Je travaille dans le domaine des langages de coordination dans les systèmes sociotechniques, c’est-à-dire des systèmes qui combinent des êtres humains et des logiciels.
Dans ce domaine, j’étudie les mécanismes formels de communication et de coordination utilisés par les agents (humains ou machine), dans les systèmes sociaux et technologiques. Je m’intéresse, également, à la façon dont les différents agents travaillent ensemble pour atteindre des objectifs communs et utilisent des concepts interdisciplinaires de la psychologie, de l’informatique, de la sociologie.
Dans ce domaine de recherche, nous essayons, mon prometteur et moi-même, de comprendre comment les systèmes sociotechniques peuvent être conçus pour améliorer la coordination et la communication entre les agents. Il s’agit par exemple des systèmes de la circulation aérienne, afin de coordonner les déplacements des avions en temps réel. Ou encore des systèmes de contrôle de la qualité dans les usines, afin de coordonner les activités de production et la qualité du produit final.
Qu’est ce qui fait toute la richesse de votre domaine ?
Les langages de coordination peuvent améliorer les processus de travail et les résultats pour différents types de systèmes sociotechniques. Cela permet aussi de renforcer la collaboration et la communication entre les acteurs, afin de renforcer la confiance et la coopération dans les systèmes sociotechniques. Et spécialement, avoir une contribution à la résolution de problèmes complexes dans ces systèmes en identifiant les défis de coordination et en développant des solutions pour les surmonter.
Pensez-vous que le fait que vous soyez une femme influence votre carrière de scientifique ?
La diversité des genres peut présenter des avantages pour les équipes scientifiques, car elle apporte des points de vue et des perspectives différents qui peuvent enrichir la recherche et la découverte scientifiques. Néanmoins, les femmes peuvent être confrontées à des obstacles systémiques tels que la sous-représentation, la discrimination fondée sur le sexe, la non-reconnaissance de la charge de travail familiale, entre autres.
Qu’est ce qui selon vous pourrait faciliter et encourager la carrière des femmes scientifiques ?
Diverses mesures sont importantes. Il y a le fait par exemple de soutenir la participation des femmes à la science dès leur plus jeune âge à travers des programmes d’enseignement des sciences. Il faut aussi offrir des opportunités de formation (du développement professionnel et leadership) et enfin encourager la diversité et l’inclusion dans la communauté scientifique.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à une femme qui
hésiterait à se lancer dans le même domaine scientifique que vous ?
Je voudrais l’encourager à se concentrer sur ses passions et ses intérêts scientifiques et à ne pas se laisser intimider par les stéréotypes de genre. La science a besoin de personnes talentueuses et déterminées, quel que soit leur genre. Soyez fier de vos ambitions scientifiques, croyez en vous et poursuivez vos rêves 😊 !
Ce 9 février, une journée de conférences scientifiques et de vulgarisation est organisée à l’UNamur, autour de la thématique Femmes et Science. Objectifs ? Partager les expériences, envisager d’éventuelles nouvelles collaborations, et promouvoir les filières scientifiques auprès des femmes en présentant des parcours inspirants.
Plus d’infos : https://wgis.unamur.be/