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De l’escargot namurois à celui des Galapagos, il n’y a qu’un pas !

Une équipe internationale de chercheurs, dont le Prof Frederik De Laender, de l’Université de Namur, publient dans Nature Communications. L’éditeur prestigieux souligne que les auteurs utilisent des modèles théoriques et des données de terrain pour montrer comment les processus éco-évolutifs peuvent forcer les espèces à développer plus de traits caractéristiques similaires dans des communautés plus riches en espèces pour éviter la concurrence. Ce qui va à l’encontre de ce que nous percevons intuitivement. Explications.

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Si on vous demande de prédire ce qui va se passer au niveau d’une communauté de plantes ou d’animaux en présence d’autres espèces, votre intuition vous dira que plus il y aura d’individus, plus il y aura de diversité.  Par exemple, plus il va y avoir des espèces de plantes dans un champs, plus les fleurs vont être différentes.  Et pourtant, si cette théorie est correcte sur une échelle de temps limitée de quelques générations, la tendance s’inverse lorsqu’il s’agit du long terme. Pourquoi ? Parce que l’évolution entre en jeux.

Une théorie, plusieurs modèles

La théorie de l'évolution suggère que toutes les espèces vivantes sont en perpétuelle transformation et subissent au fil du temps et des générations des modifications morphologiques et génétiques. Ce concept a été présenté par Charles Darwin en 1859.

Des « caracoles » aux Galapagos

C’est justement sur les Iles Darwin, isolées depuis plusieurs siècles, que les chercheurs ont choisi un exemple pour confirmer leur théorie.  C’est l’escargot terrestre des Galapagos.  Quoi de mieux en effet que d’observer une espèce qui ne subit pas ou très peu d’influences dans son environnement naturel.  Et petit clin d’œil à Namur et à son symbole !  Dans cette recherche, l’équipe du Professeur Frederik De Laender (Instituts ILEE et naXys), s’est chargée d’établir le modèle théorique.  Grâce à ce modèle et aux observations sur le terrain, les chercheurs ont pu démontrer que plus on combine les populations d’individus, plus les individus d’une même population vont se ressembler, pour mieux se différencier des autres.

Pour comprendre, il faut se familiariser avec le concept de diversité fonctionnelle.  C’est l’ensemble et la variété des réponses que les espèces d’un écosystème apportent aux changements qui touchent leur environnement. Pour reprendre l’exemple des fleurs, leur forme, leur couleur, la longueur de leurs pétales et d’autres traits jouent un rôle dans la pollinisation entre autres.  Pour l’escargot, ce sera par exemple la morphologie de sa coquille.

De l'importance de la diversité

La diversité joue un rôle important dans la croissance d’une population, donc dans le fonctionnement de l’écosystème et la production de biomasse. Mais il semblerait que l’évolution ne change rien à ce processus.

Dans un environnement diversifié, la course à l’évolution entraîne une compétition tellement forte qu’au sein d’une même espèce parmi les autres, les individus vont chercher à se démarquer.  Et pour y arriver, ils vont évoluer de telle manière à ce que les individus de cette espèce soient les plus similaires possibles.  La relation entre la diversité des espèces et la diversité fonctionnelle peut donc être négative.  Cela implique que les données sur les traits des communautés pauvres en espèces peuvent mal évaluer la diversité fonctionnelle des communautés riches en espèces, et vice versa.

Cet article a été réalisé dans le cadre du projet ARC « DIVERSE » : Does Intraspecific Variability modulate the impact of EnviRonmental Change on biodiversity and Ecosystem function.  Les Actions de Recherche Concertées, ou ARC, sont des projets de 4 ou 5 ans financés par la Communauté française de Belgique, visant au développement de centres universitaires ou interuniversitaires d'excellence pratiquant de manière intégrée la recherche fondamentale et la recherche appliquée dans des domaines considérés comme prioritaires.

Lien vers l'article : The evolution of trait variance creates a tension between species diversity and functional diversity

Contact : Frederik De Laender - frederik.delaender@unamur.be