L’Université de Namur signe un partenariat de recherche avec l’Université de Lorraine
Ce vendredi 29 octobre, l’UNamur a signé un accord de Partenariat de recherche Internationale (IRP) avec l’Université de Lorraine pour la période 2021-2025. Cet acte officiel autour d’un projet de recherche commun concrétise des collaborations qui durent depuis plus de 15 ans entre les deux unités de recherche impliquées.
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Le professeur Patrick Kestemont, de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale (URBE), de l’Institut ILEE de l’UNamur collabore régulièrement avec le professeur Pascal Fontaine, de l’Unité de recherche Animaux et Fonctionnalité des Produits Animaux (UR AFPA) de l’Université de Lorraine. Ils ont été partenaires dans plusieurs projets européens, notamment le récent projet « Diversify ».
Lorsque l’Université de Lorraine lance son appel à projets IRP, les deux chercheurs se contactent naturellement pour déposer un projet commun, qui après sélection parmi 17 dossiers déposés, fait partie des 3 projets financés.
L’idée de ce partenariat de recherche est d’impliquer plus de membres des unités de recherche dans les collaborations inter-institutions et de rassembler des compétences complémentaires. Le projet de recherche financera aussi un minimum de 3 thèses dont l’une en cotutelle et les deux autres en co-promotion.
Le projet
L’URBE et l’UR AFPA sont toutes deux expertes en aquaculture. Le but de ce projet est de comprendre les effets de la domestication sur la reproduction et le bien-être d’espèces nouvelles en aquaculture.
Le modèle choisi est le Zebra Fish. Les poissons arriveront du Bangladesh et seront à l’état sauvage. Mais on ne consomme pas de Zebra Fish, me direz-vous. Pourquoi donc ce modèle a-t-il été choisi ? Tout d’abord, parce que son génome est connu et que beaucoup de ressources bibliographiques sont disponibles. Ensuite, c’est une espèce qui se reproduit rapidement (quelques mois suffisent pour obtenir une nouvelle génération), ce qui permet d’analyser rapidement sa résistance au stress et sa reproduction en captivité. Il est également à noter que l’étude prévoit de laisser les poissons se développer sans faire de sélection, comme c’est généralement le cas dans les élevages. De cette manière, on pourra voir si apparaissent naturellement des syndromes de domestication incluant des changements phénotypiques (aspect, morphologie, taux de l’hormone du stress appelée cortisol, …).
« En liberté, le poisson est stressé lorsqu’il est en présence d’un prédateur. Il secrète dès lors de l’adrénaline, ce qui lui permet de fuir. En élevage, il ne faudrait pas que le poisson stresse à chaque fois qu’un humain s’approche du bassin pour le nourrir. Car le stress peut provoquer des changements hormonaux qui seraient néfastes sur le système immunitaire. » nous explique Patrick Kestemont. Cela permettra d’observer ce qui peut améliorer leur bien-être et leur reproduction et qui sera transposable à des espèces comme la perche ou le sandre, deux espèces récemment utilisées pour l’élevage en Europe et encore peu domestiquées.
« Au cours des premières étapes de sa domestication, une espèce passe du milieu naturel à un environnement captif, souvent très artificialisé, ce qui constitue un changement très brutal des conditions de vie. Cette transition peut fortement stresser les animaux et souvent s’accompagner de mortalités, et seuls les animaux présentant une forte capacité d’adaptation survivront. Cette période de transition a été très peu étudiée, ses conséquences sur la biologie des organismes sont méconnues », complète Pascal Fontaine.
Le projet bénéficie également du soutien du projet AQUA EXCEL2020, un projet H2020 qui rassemble les entités de recherche européennes de pointe en matière d’aquaculture et qui permet à des chercheurs d’accéder à ses équipements au travers de projets de recherche.
L’URBE analysera des échantillons du point de vue moléculaire et physiologique, grâce à ses compétences et son expertise de longue date. Côté équipement, on s’appuiera aussi à terme sur la nouvelle plateforme AQUA, financée par la Région Wallonne, qui va rassembler des équipements de recherche en aquaculture regroupant 3 des universités francophones (l’UNamur, l’ULiège et l’UCL).
A l’avenir, les partenaires espèrent pérenniser leurs collaborations en faisant partie d’autres projets communs et notamment d’un consortium européen qui se met en place, et qui vise à associer les infrastructures des laboratoires.
Les équipes
Université de Namur
- Patrick Kestemont, Professeur ordinaire
- Frédéric Silvestre, Professeur,
- Valérie Cornet, chercheuse post-doc
- Alexandre Erraud, chercheur post-doc
- Amélie Léonard, technicienne de laboratoire
- Alice De Groote, technicienne de laboratoire
- Jérôme Lambert, technicien de laboratoire
- Pascal Fontaine, Professeur
- Dominique Chardard, Maître de Conférences
- Thomas Lecocq, Maître de Conférences
- Sylvain Milla, Maître de Conférences
- Bérénice Schaerlinger, Maître de Conférences
- Marielle Thomas, Maître de Conférences
- Gauthier Greiner, Adjoint-technique contractuel
- Daniel Krauss, Ingénieur de recherche
- Catherine Larrière, agent administratif et financier
- Yannick Ledoré, Ingénieur-assistant
Sur la photo, à l'avant-plan : Annick Castiaux, Rectrice de l'UNamur - Karl Tombre, Vice-Président stratégie européenne et internationale de l'Université de Lorraine - Isabella Fontana, Directrice du service des Relations Internationales - Prof Pascal Fontaine, Université de Lorraine - Prof Patrick Kestemont, UNamur. Au centre, les groupes de recherche des deux universités. A l'arrière plan, Carine Michiels, Vice-Rectrice à la Recherche de l'UNamur - Jeroen Darquennes, Vice-Recteur aux Relations Internationales et aux Relations Extérieures de l'UNamur - Nathalie Malengreau, Administration de la Recherche de l'UNamur.
Contact :
Patrick Kestemont
-
patrick.kestemont@unamur.be