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La transmission du SARS-CoV-2 accélérée par les particules fines ? Des chercheurs de l’UNamur se penchent sur la question

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Illustration réalisée par Mary Shammas

Une équipe de chercheurs de l’UNamur composée du Dr. Tarek Barakat et du Prof. Bao-Lian Su du Laboratoire de Chimie des Matériaux Inorganiques du département de chimie, en collaboration avec le Prof. Benoit Mulykens, virologue du département des sciences vétérinaires, s’interroge sur le lien entre la pollution de l’air et la transmission du SARS-CoV-2. Ils viennent de publier un article scientifique dans une revue internationale très prestigeuse «Matter».

 

Depuis plus de 10 mois, le virus SARS-CoV-2 s’est répandu dans le monde entier poussant l’OMS à déclarer une pandémie. La particularité de ce virus se traduit notamment par sa transmission très rapide et son agressivité vis-à-vis d’une bonne partie de la population. Aujourd’hui, les efforts des nombreuses recherches scientifiques n’ont toujours pas réussi à cibler les paramètres qui causent cette propagation insidieuse  du SARS-CoV-2. Pourquoi la transmission de ce virus est-elle si rapide ? Quels facteurs externes favorisent cette transmission ?

 

L’Italie témoigne de l’agressivité de la propagation de ce virus, plus particulièrement la région de Lombardie : entre mi-Février et mi-Mars 2020, le nombre de décès dus à la COVID-19 sont montés en flèche, ce qui a fait de la région l’épicentre de la pandémie en Europe. « Des corrélations entre la pollution de l’air, plus spécifiquement les particules fines, et le nombre de décès consécutifs à la COVID-19 ont été proposées. Au cours des trois dernières décennies, les effets néfastes de la qualité de l’air sur la santé humaine ont été largement présentés. La combinaison de ces effets négatifs avec le SARS s’est avérée «très néfaste» : une exposition régulière à une atmosphère chargée de particules fines du type PM10 ou PM2.5 affaiblit les barrières biologiques et rend l’hôte vulnérable face à des agresseurs externes tel que le coronavirus responsable du Syndrome Respiratoire Aigü Sévère (SARS). Néanmoins, cela n’explique pas la propagation rapide du virus dans les régions fortement industrialisées et polluées telles que la Lombardie. Des effets identiques ont été observés dans la transmission de SARS-CoV-1 en Chine », explique le Dr. Tarek Barakat.

 

Les particules fines de la pollution sont-elle réellement un vecteur du virus ? Des interactions entre les particules fines et le SARS-CoV-2 affecteraient-elles l’infectiosité de ce dernier ? Dans ce cas, le produit hybride résultant (virus-particule fine) joue-t-il un rôle de vecteur du virus pour rendre la transmission et l’infection plus facile? L’automne est là, la pollution de l’air augmente et des réponses aux questions posées demeurent cruciales pour éviter une nouvelle grande épidémie.

« Dans cet article publié, nous avons abordé cette réflexion et adressé ces questions à tous les acteurs de la société (chercheurs scientifiques, politiciens et population dans son ensemble) à travers une publication dans la revue prestigieuse Matter », explique le Dr Barakat.

L’objectif de ce travail est de susciter l’intérêt de toutes les parties prenantes « afin de les inviter à construire et proposer des plans d’actions qui s’attaqueraient à cette problématique émergente afin d’en contrôler les effets néfastes ».  

 

Lire l’article dans Matter : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590238520305129?dgcid=author