Patrimoine local : le soutien du Département d’histoire de l’art aux communes namuroises

Nous sommes tous un jour passé devant une potale ou une fontaine de notre commune sans les remarquer. Ces monuments font partie du « petit patrimoine populaire ». Souvent sous-estimé, il a pourtant une grande importance. Ces anciens lavoirs, ces bornes-potales ancestrales et autres croix sont les témoins de l’histoire locale, récente ou plus ancienne. Afin de les restaurer, les communes doivent au préalable les recenser. A l’UNamur, le Département d’histoire de l’art et archéologie a aidé trois communes du sud de la Province de Namur à réaliser cet inventaire.

A Couvin, des étudiants namurois de BAC 3 étaient même sur le terrain aux côtés d’étudiants d’autres universités[aS1]  durant le mois de juillet afin de mesurer, noter, décrire et encoder. « Après une formation de 2 jours lors desquels Mathieu Piavaux, le directeur du Département, et Donatienne Blanjean, collaboratrice didactique, ont présenté aux étudiants la méthodologie de travail et les outils mis à leur disposition, ils ont pu se mettre au travail par binômes », explique Jessica Pranger, doctorante, « Il a d’abord fallu reporter sur une carte tous les biens potentiellement importants pour l’inventaire. Puis, les étudiants sont partis sur le terrain. Pour chaque monument, ils devaient retranscrire une série de données : son appellation courante, ses coordonnées GPS, sa description complète, son état de conservation, sa datation, etc. ». L’inventaire s’est ensuite poursuivi par la retranscription de ces fiches et leur enregistrement sur un drive. « Ce qui prend beaucoup de temps, c’est de compléter ces données avec des indications historiques ou des anecdotes », poursuit l’historienne de l’art, « On les trouve dans la littérature, mais aussi auprès des riverains ». En tout, les étudiants de l’UNamur (et leurs collaborateurs) ont inventorié 347 biens en 3 semaines sur les différentes entités de la Ville de Couvin.

En parallèle à ce travail très précieux, les experts du département d’histoire de l’art et archéologie ont aussi apporté leur aide aux communes de Anhée et de Vresse-sur-Semois pour l’inventaire de leur petit patrimoine local. Là, c’est plutôt un travail d’encadrement qui est réalisé, l’inventaire sur le terrain est effectué par des bénévoles locaux et investis dans leur région.

Ce travail d’inventaire et de description systématique, les étudiants du Département l’ont mis en pratique avec beaucoup d’enthousiasme. « Ce sont des tâches que l’on retrouve dans de de nombreux emplois en lien avec l’histoire de l’art, notamment dans les institutions muséales », ajoute Jessica Pranger, « C’est donc un très bon exercice pour eux ». L’inventaire leur a aussi permis d’apprendre à affûter leur regard, une qualité tout aussi importante dans les métiers liés au secteur. Quant au petit patrimoine local, bien que parfois sous-estimé car jugé trop populaire, il a pu revivre l’espace de ces quelques semaines grâce à tous ces bénévoles, étudiants et experts de l’UNamur. « Ce patrimoine fait partie intégrante de nos vies quotidiennes. Ils sont les témoins de pratiques locales, pas si éloignées dans le temps. C’est un patrimoine un peu différent qui, pour nos étudiants, sort de la classique division “peinture, sculpture et architecture” ».

Contact : Département d'histoire de l'art et archéologie - +32 (0)81 72 41 85