A la découverte de l’équipe SANA : portrait de Nicolas Burton
Chercheurs, logisticiens, techniciens, volontaires membres du personnel de l’UNamur… Ils sont nombreux au sein du laboratoire SANA à œuvrer au dépistage massif et systématique du Covid-19. Parmi eux, on retrouve Nicolas Burton. Au sein de SANA, il assure le rôle de coordinateur des différentes plateformes qui constituent le process de diagnostic. Il est également responsable du bien-être des volontaires au sein du flux. Portrait.
Nicolas Burton a 27 ans. Avant le confinement, il était assistant au Département de Médecine Vétérinaire et enseignait les travaux pratiques de Physiologie animale et de Nutrition aux étudiants de 2e et 3e année de bachelier inscrits dans le cursus Vétérinaire et Biologie. En parallèle, il menait également une thèse au sein de l’Unité de Recherche Vétérinaire Intégrée rattachée au Département vétérinaire.
Qu'est-ce qui vous a motivé à rejoindre SANA ?
Je suis de personnalité à vouloir aider les autres et aujourd’hui, les hôpitaux et maisons de repos ont besoin d’aide. C’est tout naturel pour moi de m’impliquer dans ce genre de projet. Celui-ci réunit un grand nombre de volontaires, aux caractères et compétences à la fois riches, différents mais complémentaires. Il faut pouvoir mettre tout ça ensemble afin que le process tourne. Aimant travailler en équipe, être à l’écoute des autres et aller chercher le meilleur d’eux, je me suis dit que je pouvais aider à lancer ce projet et à faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Enfin, rappelons-nous que l’Université est régie par 3 missions : l’enseignement, la recherche et le service à la société. Le projet SANA représente pour moi le plus bel exemple de service à la société que l’Université peut fournir.
En quoi consiste votre rôle au sein du projet exactement ?
En tant que coordinateur du projet, je suis amené à vérifier que tout le process du diagnostic se passe bien, depuis son début jusqu’à la fin à savoir la connaissance des résultats. S’il y a un problème, on se tourne vers le coordinateur qui est amené à trouver la solution. Le coordinateur échange avec les hôpitaux et les maisons de repos afin de savoir combien d’échantillons sont prévus (leur nombre, leur heure d’arrivée, leur origine, etc.). Cela me permet de prévenir l’équipe des Ressources Humaines afin que les différentes plateformes qui constituent notre flux soient prêtes à travailler dès la réception des échantillons. Le coordinateur doit être au courant de tout ce qu’il se passe dans la journée et doit pouvoir se projeter dans les jours à venir afin de préparer le travail pour rendre le flux le plus efficace possible. Il faut également veiller à ce que chaque personne assure bien son rôle et que la communication soit fluide entre les différents opérateurs de plateformes.
Qu'est-ce que cela représente comme charge de travail ?
La réception des échantillons, leur déconditionnement et inactivation représentent les premières étapes du process. Deux plages théoriques sont prévues pour ces étapes : 8h-11h et 17h-21h. Le coordinateur doit être présent à chaque lancement pour s’assurer que tout roule bien. A cela s’ajoute des réunions avec les responsables des différents plateformes et Benoît Muylkens, qui a imaginé le projet SANA. Le but : faire le point sur les différents aspects du projet. Pour résumer, la journée commence à 8h pour terminer aux alentours de 19h-20h, week-end compris. Pour être honnête, on n’est pas conscient du temps et des jours qui passent tant l’ambiance est bonne et que nous avons la chance d’avoir des volontaires motivés pour aider dans la lutte contre le Covid-19.
Où travaillez-vous sur le campus et dans quelles conditions ?
Je travaille principalement au bâtiment B11, où sont réunis l’Accueil, le déconditionnement et l’inactivation. Quand le flux tourne bien, on est au bureau où on gère les mails et appels externes/internes, nous arrangeons des réunions pour faire évoluer/progresser le projet, etc. Et quand le temps nous le permet… un bon café accompagné de son petit bout de chocolat !
Qu'est-ce que vous apporte votre travail pour SANA ?
D’abord, la fierté de pouvoir venir en aide au personnel soignant dans les hôpitaux et maisons de repos. De par mon métier de médecin vétérinaire, je suis conscient que le dépistage et le diagnostic sont des armes importantes dans la maitrise d’une maladie. Tous ensemble, dans la même direction et avec patience, je ne peux que croire que nous viendrons à bout de cette pandémie.
Ensuite, je suis content d’être témoin que la solidarité humaine existe toujours malgré ce que pourraient penser certains. J’espère, qu’une fois la pandémie sera maitrisée, nous tirerons des enseignements et nous continuerons à entretenir cette solidarité dans les défis qui se présenteront à nous.
Plus personnellement, mon rôle en tant que coordinateur me permet d’assumer mes compétences et atouts personnels et confirme le fait que travailler en équipe est important pour moi. J’espère conserver cet aspect tout au long de ma carrière professionnelle.
Enfin, la chance de rencontrer des personnes riches et qui ont envie de faire évoluer dans la bonne direction la société que nous bâtissons.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux membres du personnel, aux étudiants ?
Pour les membres du personnel : merci à tous les volontaires !!! L’énergie et la volonté que vous investissez dans ce projet sont magnifiques et merci de me rendre témoin de cela. Quelle équipe !!! BRAVO !!! L’UNamur peut être fière du travail mené par son personnel.
Pour les étudiants : vous êtes vous-même acteurs de ce projet. En restant confinés, vous luttez contre la propagation du virus, merci. Les études peuvent être stressantes et cette situation ne fait qu’accroître ce stress. Une fois ces moments passés, vous aurez besoin (tout comme le reste de la société) d’une période pour récupérer et vous remettre de tout ça. J’ose espérer que nos autorités et responsables académiques feront preuve de bons sens et de bienveillance pour accompagner nos étudiants dans leurs parcours pédagogiques. Je me permettrai d’utiliser la citation suivante qui j’espère aiguillera nos professeurs : « Arrêtons de courir après le temps et prenons le temps de vivre et d’exister » (Philippe CHAVANIS).
Pour terminer, je souhaiterai partager ceci avec la
société et nos décideurs politiques :
La pandémie que nous vivons aujourd’hui nous ouvre les yeux sur le fait que le
système qui régit notre société présente de nombreuses failles, et même qu’il
n’est plus adapté. Faut-il continuer à produire à l’étranger alors que nous
avons la main d’œuvre prête et l’espace pour faire des choses ? Le délai
entre une demande et une prise de décision n’est-il pas trop long ?
Pourquoi importer des produits de l’étranger alors que nous avons des
producteurs locaux qui fabriquent de beaux produits, respectueux et qui ont la
rage et l’amour de produire ? J’aime à croire que des enseignements seront
tirés et mèneront à des actions qui permettront à la société de se relever, de
permettre aux familles qui ont perdu un proche de faire leur deuil et aux
autres de se retrouver. Le monde politique avance sur une route, les citoyens
sur une autre. Il est temps que ces chemins se rejoignent pour répondre aux besoins
de demain, à savoir : se relever et relancer la Belgique dans une voie
plus sereine.
Je terminerai ce message par une dernière citation :
« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » (Baden-Powell)