Au cœur des biomolécules : inauguration d’un nouveau laboratoire
Le laboratoire de Chimie Physique des Biomolécules (CPB) permet à l’Université de Namur de se maintenir à la pointe des recherches dans le domaine de la biochimie, de la biologie et de la chimie physique. Dirigé par deux chercheurs FNRS, Catherine Michaux et Eric Perpète, il est l’un des quatre laboratoires regroupés au sein de l'Unité de Chimie Physique Théorique et Structurale (UCPTS) du Département de Chimie.
Le but de l’équipe est d’étudier au niveau fondamental la structure et les propriétés physico-chimiques de systèmes biomoléculaires, ainsi que de décrire leurs interactions, en phase condensée, en solution ou aux interfaces. Pour atteindre ces objectifs, la spécificité du laboratoire est de combiner des méthodes expérimentales et théoriques, dans une approche multidisciplinaire, à la croisée de la biologie, de la physique et de la chimie. « Les systèmes de prédilection que nous étudions actuellement sont les protéines et les peptides. Ce qui nous amène à travailler dans des domaines et applications très variés comme l’élaboration de nouveaux biomatériaux, la conception de médicaments ou encore dans des problématiques environnementales », explique Catherine Michaux.
Dans la conception de biomatériaux, l’équipe étudie comment certaines caractéristiques intrinsèques de protéines peuvent être utilisées dans la confection de matériaux biocompatibles et biodégradable, tels que des filtres pouvant par exemple servir à la dépollution des eaux. Multidisciplinaires mais aussi internationales, ces recherches sont menées en collaboration avec le Prof. Aleman de l’Université Polytechnique de Catalogne et le Prof. Matagne de l’ULG.
En matière de problématiques environnementales, le laboratoire CPB conduit également, en collaboration avec l’URBE (Unité de Recherche en Biologie Environnementale et Évolutive) des recherches sur une espèce de moules invasives présente dans la Meuse. « Le problème c’est que ces moules s’attachent partout et occasionnent des dégâts au niveau des coques ou des canalisations. Nous devons trouver des solutions respectueuses de l’environnement pour parvenir à les détacher. Notre travail est de comprendre ce qui se passe au niveau moléculaire pour expliquer cette forte adhérence. Ces recherches pourraient a contrario servir à mettre au point des bio-adhésifs comme des colles médicales », détaille Catherine Michaux.
Dans le domaine thérapeutique, le nouveau laboratoire apporte son expertise dans le champ des interactions entre des molécules médicamenteuses et des protéines du corps humain, dans l’objectif d’améliorer leur efficacité. Ces travaux sont menés en collaboration avec le laboratoire du Prof. Robiette de l’UCL.
Avec ses propres équipements, ceux de leurs collaborateurs ainsi que ceux des plateformes technologiques de l’Université de Namur, le CPB profite d’un environnement idéal pour mener à bien ses recherches. De nombreux stagiaires des Hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que des écoles françaises d’ingénieurs ne s’y sont pas trompés, eux qui rejoignent régulièrement cette nouvelle équipe pour réussir leur initiation à la recherche.