L’Inde au centre d’un projet de recherche financé par le FNRS
Guilhem Cassan, chargé de cours au Département de sciences économiques, a obtenu le prestigieux financement d’un mandat d'impulsion scientifique (MIS) du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS) destiné aux jeunes chercheurs. Il aura deux ans pour concrétiser son projet de recherche sur l’impact des réformes « constitutionnelles » de la fin de la période coloniale en Inde. Un rendez-vous aux frontières de l’économie et des sciences politiques.
A travers ce projet, Guilhem Cassan a pour objectif de comprendre et de quantifier le rôle et les conséquences des différentes réformes « constitutionnelles » de la fin de la période coloniale Indienne sur l’évolution politique lors de leur mise en œuvre, mais aussi après l’Indépendance du pays. Il s’intéresse particulièrement aux réformes de 1919 et 1935, liées au droit de vote et qui ont permis de transférer le pouvoir décisionnel à des parlements composés de représentants élus.
Première étude chiffrée
Aucune étude sur le sujet n’a encore pris en compte les données quantitatives de ces réformes. Selon certains historiens, ces réformes expliquent le succès de la démocratie Indienne après l’Indépendance, tandis que d’autres mettent en avant le rôle de leur forme spécifique dans l’évolution politique qui a conduit à la Partition entre l’Inde et le Pakistan. Les données collectées contribueront donc à répondre à certaines questions telles que : Quel était le rôle de ces réformes dans la transition démocratique ? Comment évoluent les politiques mises en place : en faveur de la minorité ayant le droit de vote ou bien de la population au sens large ?
De la base de données à l’analyse de la culture politique
Le projet de recherche sera mené en trois étapes. La première consistera à créer une base de données des résultats électoraux et des élus de la période coloniale de 1919 à l’indépendance. Elle s’insère également dans un projet collaboratif avec une équipe de Science Po à Paris et l’Université Ashoka. La deuxième étape visera à mesurer le rôle des variations de franchise électorale sur l’activité des élus et dans les politiques mises en place. La troisième consistera à mesurer le rôle de la culture politique de la période coloniale sur la politique de l’Inde indépendante. Guilhem Cassan cite par exemple les dynasties politiques que l’on peut observer en Inde actuellement, c’est-à-dire la transmission de pouvoir de père en fils. « Retrouvait-on déjà ce type de dynamisme avant l’indépendance ? ».
Workshops interdisciplinaires à l’horizon
Le chercheur mettra donc à profit ce financement pour évaluer l’impact de ces réformes année par année, et pour développer cette nouvelle ligne de recherche au sein du Centre de recherche en économie du développement (CRED), en engageant un post-doctorant. Il organisera également des rencontres entre historiens économiques et spécialistes des sciences politiques pour mieux comprendre l’évolution de l’Inde aujourd’hui, des périodes coloniales et de leurs conséquences.