Les jeunes chercheurs au service de politiques structurelles
Parmi les sujets de recherche proposés, il y avait la participation des femmes sur le marché du travail en Inde.
En 2014, le Centre de Recherche en Economie du Développement (CRED) de l’UNamur s’est vu confier la responsabilité académique et scientifique du projet « Gender and Development » par le World Institute for Development Economics Research (WIDER) des Nations Unies. Afin d’innover en matière de recherches dans le domaine du genre et du développement, deux sous-projets ont été mis en place dans le but d’influencer le milieu scientifique international, mais aussi les agences de développement et décideurs politiques.
Un ouvrage international de référence
Le premier projet vise à élaborer un ouvrage qui sera publié aux Presses Universitaires d’Oxford et qui est censé faire date sur le sujet. Les auteurs sélectionnés sont des scientifiques. Il s’agit pour la majorité d’économistes, mais aussi de politologues et de sociologues à la réputation internationale bien établie.
Des pratiques forcées à l’émancipation des femmes
L’ouvrage réalisé comprendra deux contributions des membres du CRED. L’une, réalisée par Jean-Marie Baland et l’ancienne doctorante Roberta Ziparo, consiste en une revue de la littérature relative aux processus de négociation « mari-femme » au sein du ménage. L’autre, réalisée par Jean-Philippe Platteau et la doctorante Giulia Camilotti, comprend une analyse des stratégies mises en place pour combattre les normes et coutumes oppressantes pour les femmes, telles que le mariage précoce et l’excision. Les contributions seront présentées à Namur en janvier 2017. « L’objectif est de faire une percée majeure sur la recherche dans le domaine du genre et du développement », explique Jean-Philippe Platteau, directeur scientifique de l’ensemble du projet.
Un vaste appel à propositions
Le second projet a débuté lors d’une conférence qui s’est tenue à l’Université de Namur en novembre. WIDER et le CRED avaient antérieurement lancé un appel à propositions à de jeunes chercheurs originaires des pays en voie de développement et des pays développés. Parmi les 450 propositions reçues, 45 ont été sélectionnées pour être présentées à Namur. Les auteurs y ont présenté leur projet devant les membres du comité scientifique composé de spécialistes internationaux de la recherche en matière de genre et développement. Au terme de ces présentations, quinze projets ont été retenus. Chaque auteur sera suivi par deux membres du comité scientifique. Une version préliminaire de chaque recherche sera présentée devant ce comité lors d’une nouvelle conférence à Namur en octobre 2016.
Les sujets retenus sont très variés et abordent, entre autres, la stérilisation subventionnée des femmes en Inde, la participation politique des femmes au Burundi après la violence inter-ethnique, l’effet de la migration sur le bien-être des enfants restés au pays dans le cas du Tadjikistan, du Kirghizstan et de l’Albanie, la participation des femmes sur le marché du travail en Inde et au Ghana, et la violence domestique au Congo.
Les donateurs et décideurs politiques visés
En mars 2017, une réunion finale aura lieu à Helsinki. Ce sera l’occasion pour les chercheurs, de partager les résultats de leurs études avec de grandes agences internationales telles qu’Unicef, Human Rights Watch, Amnesty International et la Banque Mondiale, mais aussi de proposer aux représentants politiques, y compris africains, des pistes d’action concrètes pour améliorer la situation des femmes, particulièrement dans les pays pauvres.
Contact :
Jean-Philippe Platteau