Chaire Francqui : Un si brillant cerveau
Le professeur Steven Laureys (ULg, directeur du Coma Science Group), l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la problématique des états de conscience altérée, est invité par la Faculté de médecine dans le cadre d’une chaire Francqui.
Quelle est la différence entre le sommeil, le rêve, l’hypnose, l’anesthésie, le coma, la mort cérébrale et l’expérience de mort imminente ? Le professeur Steven Laureys (ULg, directeur du Coma Science Group), l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la problématique des états de conscience altérée, est invité par la Faculté de médecine de l’Université de Namur dans le cadre d’une chaire Francqui. En cinq leçons, il décrira, dans un langage accessible, ce que nous savons aujourd’hui sur l’état de conscience et sur le fonctionnement du cerveau, « ce brillant cerveau qui nous permet d’être conscient et unique ».
Lors de la leçon inaugurale, le professeur Laureys a très brièvement et avec beaucoup d’humour retracé l’histoire de nos connaissances, ou plutôt de nos croyances, à propos de la conscience. Force est de constater que, aujourd’hui, nous pensons encore que le cœur est le centre de la conscience et des émotions. Il en veut pour preuve la St-Valentin : « scientifiquement parlant, il faudrait offrir un cerveau et non un cœur ! » ironise t-il. « C’est en effet l’activité électrochimique des connexions de milliers de neurones dans le réseau fronto-pariétal qui nous permet d’être conscient et unique».
Les témoignages de mort imminente décrivent tous les mêmes évènements : un sentiment de bien-être et une notion de lumière qui s'exprime différemment selon les cultures (tunnel, rivière, porte,...). Dans de nombreux cas, les patients se sont vus quitter leur corps. Ces témoignages ne sont pas une preuve de vie après la mort, ils sont une expérience de mort imminente, une activité du cerveau identifiée et mesurée chez ces patients grâce à l’imagerie médicale.
Le PET-Scan, par exemple, permet d’observer l’activité du cerveau et, selon son degré d’activité, de savoir si le patient est conscient, endormi, anesthésié ou en état de mort cérébrale. D’autres techniques, comme l’IRM, sont utilisées et représentent une avancée importante, surtout lorsqu’on sait que 30% des diagnostics qualifiés d’état végétatif sont en réalité des états de conscience minimale. Une différence essentielle pour le patient et le médecin notamment au niveau du ressenti et de la prise en charge de la douleur. Dans certains cas, l’imagerie peut même être surprenante et afficher une activité cérébrale identique à celle d’un patient sain et éveillé alors que le patient ne peut ni parler, ni bouger. C’est le « syndrome d’enfermement ». Le cerveau est intact, sauf le tronc cérébral, indispensable à l’expression ou à la parole.
On le voit, comprendre le fonctionnement du cerveau et de la conscience est complexe. Il reste encore beaucoup à découvrir. Les leçons données par le professeur Laureys dans le cadre de la Chaire Francqui de la Faculté de médecine, devraient nous y aider.
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