Quinze années de classes bilingues, ça se fête !

Le 20 janvier dernier, plus de 1000 personnes s’étaient déplacées à l’Université de Namur pour saluer le travail de tous celles et ceux qui, par leur engagement, ont permis à une première génération de sourds et malentendants de suivre leur scolarité à l’école Sainte-Marie et d’accéder peu à peu au bilinguisme. Si le succès est au rendez-vous, il reste de nombreux obstacles à dépasser pour assurer la poursuite de ce modèle d’enseignement et le rendre accessible à tous.

Plus de 1000 personnes rassemblées dans deux auditoires, c’est dire si le sujet est porteur et fédérateur ! Tous les intervenants de cette soirée, quels qu’ils soient, se sont montrés unanimes sur les qualités de l’enseignement bilingue en immersion et sur la nécessité de le soutenir.

Soutien et engagement

Plusieurs personnalités sont venues marquer leur soutien. Yves Poullet, recteur de l’Université de Namur, et de Maxime Prévot, Bourgmestre en titre de la ville de Namur, Ministre en charge de la santé et de l’action sociale et Vice-Président du Gouvernement wallon, ont rendu un hommage vibrant aux acteurs de ce projet. Yves Poullet a réaffirmé la volonté de l’Université de Namur, seule université en Belgique francophone active dans ce domaine, à poursuivre ses recherches et ses activités de soutien à l’enseignement bilingue en immersion. Maxime Prévot s’est engagé personnellement à interpeller la Ministre de l’enseignement pour étendre la reconnaissance et le soutien de ce type d’enseignement jusqu’à la fin du secondaire. L’école Sainte-Marie est, à l’heure actuelle, le seul établissement scolaire à le proposer en Belgique francophone.

Bienvenue dans le monde des funambules

La professeure Agnès Millet de l’Université de Grenoble, linguiste spécialiste de l’enseignement bilingue et du multilinguisme des enfants sourds, a, ensuite, introduit la projection du film documentaire « Les funambules de Sainte-Marie » réalisé par Raphaël Volon en soulignant les qualités du bilinguisme d’ouverture » à l’œuvre dans les classes de Sainte-Marie.

Le réalisateur s’est plongé pendant deux ans dans le quotidien des classes bilingues pour présenter l’apprentissage de ces enfants qui, tels des funambules, cherchent un équilibre entre leurs deux langues, le français et la langue des signes.  Outre des images particulièrement parlantes, on y retrouve les témoignages des élèves, professeurs et parents à propos des difficultés rencontrées par les sourds et malentendants et des effets positifs de cet enseignement bilingue.

Tous unis et convaincus

Suite à la projection de ce film poignant, deux inspecteurs de l’enseignement de la Fédération Wallonie Bruxelles, Mme. Koeks et M. Macquoi, ont tenu à souligner la qualité des résultats observés à l’école Sainte-Marie tant au niveau scolaire qu’au niveau du développement personnel de chaque élève concerné, entendant ou pas. Ils ont aussi réaffirmé leur soutien inconditionnel au développement de ce type de scolarité. La soirée s’est clôturée par l’intervention des directeurs du fondamental et du secondaire de l’Ecole Sainte-Marie, Mr. Jacquemart et Mme. Wauthy ; tous deux persuadés par les bienfaits de ce projet et de sa cohérence avec le « Décret Missions », ils ont appelé à un meilleur financement des autorités concernées. 

L’avenir des funambules ne tient qu’à un fil

Si le succès est au rendez-vous, des obstacles se dressent encore face au développement de ce mode d’enseignement toujours marginal, parmi lesquels, le manque de subsides. « La Fédération Wallonie-Bruxelles assure un soutien financier de la première maternelle à la deuxième secondaire. Après, c’est l’asbl École et Surdité qui prend les frais en charge », explique Claire de Halleux, co-fondatrice et administratrice déléguée de l’asbl Ecole et Surdité. En cause ? L’éclatement des filières d’enseignement après la deuxième secondaire.

 

Découvrez les activités du laboratoire d’étude de la langue des signes de l’UNamur ici.

Contact : Laurence Meurant
Plus d'info : http://www.unamur.be/lettres/romanes/lsfb-lab