Le Musée du capitalisme ouvre ses portes à l’UNamur
Il n’y en aurait pas d’autre au monde ! Le premier musée du capitalisme entame son périple à l’Université de Namur. Inauguré ce jeudi 13 février dans l’entrée de la Bibliothèque universitaire, il y restera jusqu’au 28 juin. Il voyagera ensuite à travers la Belgique en 2015.
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Cette petite phrase empruntée à Mark Twain, discrètement mêlée à son expo hors du commun, illustre à merveille l’énergie et l’enthousiasme de l’équipe conceptrice. En 2012, l’un d’eux est rentré un jour d’un voyage à Prague, où il a visité le Musée du communisme, avec l’idée folle d’un Musée du capitalisme. Ses amis et colocataires, d’anciens étudiants de Louvain-la-Neuve pour beaucoup, ont rapidement embrayé.
Ce jeudi, ils faisaient visiter le musée en primeur aux étudiants de l’UNamur, dans le cadre d’un Midi de la FUCID. Le courant est passé d’autant plus facilement que les hôtes, quatorze bénévoles, sont à peine plus âgés que leurs invités. « On tient à vous dire qu’on est comme vous ! », insistait Bénédicte, l’une des guides. Une petite différence tout de même : ils ont fini d’étudier, les uns la socio, la communication, le graphisme, les autres la menuiserie, la scénographie…
Par chance, la FUCID (Forum universitaire pour la coopération au développement), a été parmi les premiers à se voir proposer de recevoir le projet. C’est ce qui a permis de faire de Namur le lieu d’accueil du tout premier musée dédié au capitalisme. « Nous avons bien cherché avant de nous lancer, mais nous n’avons pas trouvé un seul musée de ce type, nulle part dans le monde », insistent les concepteurs.
Avec ses petits salons, ses vidéos, ses panneaux interactifs, ses extraits audio et une multitude de supports visuels, le musée ne laisse rien paraître du rôle joué par le bénévolat et la récupération (99% de l’ensemble).
Ceux qui iront au musée avec une idée précise de ce qu’est le capitalisme seront peut-être décontenancés. En effet, les définitions proposées sont larges et laissent la parole à tout le monde. C’est l’une des qualités les plus remarquables de cet espace de réflexion : il reste pleinement ouvert de A à Z, de la salle « origines » à la salle « alternatives », en passant par les salles « espoirs » et « dérives ».
Un soutien-gorge, un téléphone mobile, un jeans, une canette, une poupée… Il y a mille portes d’entrées pédagogiques proposées au visiteur pour illustrer le capitalisme. De même, d’autres modes de société, largement dégagés du profit, sont illustrés. Ils sont là, en Belgique, à portée de main, comme ces initiatives citoyennes de construction de logements pour bas revenus à Molenbeek et Anderlecht. Ou ces lieux d’échange gratuit pour des objets inutilisés, à Namur, à Louvain-la-Neuve… On en passe. Le capitalisme est (un peu) partout, mais l’espoir aussi.
Benjamin Moriamé
Infos : Bibliothèque universitaire (accueil), du 13 février au 28 juin. Gratuit. Visites guidées sur demande. www.museeducapitalisme.org
Plus d'info :
http://www.museeducapitalisme.org