Trois nouveaux projets Belspo pour l'UNamur
Le programme "Belgian Research Action through Interdisciplinary Networks" (Brain) de la Politique scientifique fédérale (Belspo) a parmi ses objectifs principaux la volonté de mettre en adéquation le potentiel de recherche en Belgique et les besoins sociétaux. L'UNamur a décroché trois projets au sein de ce nouveau programme-cadre 2012-2017.
Le programme BRAIN s'articule autour de six thématiques, dont trois sont représentées par les projets actuellement obtenus par l'UNamur:
Géosystèmes, univers et climat
Corentin Fontaine et Nicolas Dendoncker, membre et directeur du Département de géographie et du groupe de recherche NAGRIDD et membres du Centre naXys, participent au projet MASC qui innove dans l’analyse des interactions entre dynamiques territoriales et évolutions climatiques, aux côtés des universités de Liège, de Gand et d'Anvers, ainsi que de l'Institut Royal Météorologique de Belgique (IRM) et de son homologue français, le CNRM.
"On sait que, par exemple, lorsque l'on bâti sur une parcelle agricole, il y a un impact direct sur les couches d’air supérieures: évapotranspiration moindre, îlot de chaleur, etc. L'atmosphère en est donc perturbée, mais on ne connait pas encore l’amplitude de cette influence socio-économique ni les conséquences sur le climat global d’une région. C'est ce que nous allons étudier grâce à un simulateur de dynamique territoriale appliqué à la Belgique et couplé à des simulateurs de croissance végétale et d’évolution climatique. Au final, nous pourrons fournir de meilleurs outils de projection et d’évaluation des changements climatiques pour l’Europe de l’Ouest, utiles pour les scientifiques mais aussi pour les décideurs politiques et les acteurs terrain" explique Corentin Fontaine.
Les chercheurs namurois apportent leur expertise en modélisation prospective des changements d'occupation du sol, issus d’interactions socio-économiques et spatio-dynamiques complexes.
Patrimoine culturel, historique et scientifique
Le professeur Axel Tixhon (Département d'histoire) étudie l'impact de la première guerre mondiale sur les conditions de vie en Belgique, plus particulièrement pour des groupes fortement touchés par le conflit, tels que les veuves et les orphelins ou les anciens combattants. Cette nouvelle approche de la Grande Guerre (« Great War from below ») cherche à mesurer l’impact concret du conflit sur des communautés humaines particulières en suivant des trajectoires individuelles au-delà des années 1914-1918. Elle vise à pratiquer une histoire sociale de la première guerre mondiale qui est encore largement inédite en Belgique.
Au sein de ce projet mené en collaboration avec l'UGent, la KULeuven, le Centre d’études et de documentation guerre et sociétés contemporaines (Cegesoma) et les Archives générales du Royaume, le rôle des historiens namurois est d’assurer les recherches consacrées au groupe des veuves et orphelins. Tant les familles éprouvées par les exactions commises sur les civils que celles frappées par la mort d’un parent combattant seront étudiées.
En outre, les historiens namurois seront surtout sollicités dans le cadre de la vulgarisation des résultats obtenus par l’ensemble de l’équipe, en continuité avec les nombreuses activités menées dans ce cadre depuis plusieurs années.
Gestion des collections
Au sein d’un projet mené en collaboration avec le Musée royal d’Afrique centrale (MRAC), l’Institut Royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB), l’UGent, la Duke University (USA) et l’Ohio University (USA), l’équipe du professeur Johan Yans (Directeur du Département de géologie) évalue les conséquences des perturbations climatiques sur la faune et la flore, en étudiant le Passé géologique.
L’évolution de l’actuel réchauffement climatique demeure complexe et ses effets sur la flore et la faune restent peu connus. Les géologues peuvent estimer les conséquences sur le Vivant, en étudiant un réchauffement analogue que la Terre a connu il y a 55 millions d’années, suite à la brusque injection de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère. Ce réchauffement avait abouti à l’avènement des mammifères modernes (primates, périssodactyles, artiodactyles, baleines, chauve-souris, rongeurs, etc.) qui ont alors connu une évolution très rapide, tandis que les mammifères archaïques disparaissaient progressivement.
C’est grâce à l’étude de fossiles découverts en République Démocratique du Congo avant la 2e guerre mondiale par le scientifique Edmond Dartevelle et conservés dans les collections du MRAC que les chercheurs vont tenter de mieux comprendre l’évolution de ces animaux directement issus d’un réchauffement climatique. La première étape de ce travail transdisciplinaire est réalisée par les géologues namurois, en datant les sédiments contenant ces fossiles, afin de vérifier qu’il s’agit bien de ceux de mammifères postérieurs à l’intégration de CO2.
Plus d'info :
http://www.belspo.be/brain-be/