Quelle acceptabilité sociale pour les technologies de la surveillance?
L’Europe continue d’investir dans la recherche sur les technologies de la surveillance mais impose la prise en compte des besoins juridiques et éthiques. L’expertise interdisciplinaire de l’Université de Namur est une tradition. À ce titre, aux côtés de l’INRIA (France), de l'Université de Malaga et la KULeuven, ainsi que de trois partenaires industriels, l’UNamur s’est engagée dans le projet PrivAcy Reserving Infrastructure for Surveillance (PARIS).
"L’objectif de PARIS consiste à proposer un guide à destination de tout concepteur d’outils impliqué dans deux contextes très spécifiques: les technologies de surveillance et la biométrie" explique Nathalie Grandjean, philosophe et chercheuse au Centre de recherche Information, Droit et Société (CRIDS). " Toute technologie contient des choix de société. L’approche consiste à retourner au sein même de la boite noire. Le principe de protection intégrée de la vie privée dès la conception est à la fois indispensable et insuffisant. La dimension politique n’intervient pas seulement en préalable d’un projet, mais également dans la manière dont il se mettra à exister dans la société".
Un préalable s’imposait pour cette recherche: réinterroger le concept de vie privée. Si l’on s’en tient au point de vue juridique, il s’agit de la protection de données à caractère personnel. Un tel cadre est-il suffisant pour couvrir ce concept glissant, dont la vision s’est transformée à travers une société de plus en plus individualisée? L’expertise du CRIDS et de son fondateur, le recteur Yves Poullet, a alimenté l’état de l’art sur la problématique.
La 2e phase positionnera la recherche en facilitateur d’amélioration des technologies de surveillance existantes, et réunira effectivement les dimensions sociale, anthropologique, légale, et technique. "Participer à cette étude relève de notre devoir de citoyen, y apporter notre recul critique tient à notre raison d’être de chercheur. L’enjeu de l’acceptabilité sociale est à ce prix" conclut la chercheuse namuroise.
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http://www.paris-project.org/