Quand l’utilisation de l’ordinateur et du Web pose problème…
Quelles sont les différents usages à risque de l'ordinateur et du Web? À partir de quand peut-on parler d’utilisation risquée? Quelle est l’ampleur de ce phénomène en Belgique? C’est à ces questions qu’est consacré un nouveau projet de recherche mené dans le cadre du programme « Drogues » de la politique scientifique fédérale (BELSPO), et coordonné par Annabelle Klein, professeur en communication au Département des sciences politiques, sociales et de la communication.
« Avant toute chose, nous définirons et typologiserons les risques car il est évidemment différent de parler de dépendance à la sexualité sur Internet, d’achats compulsifs en ligne, d’enchères ou de jeux de hasard, ou encore de dépendances liées au mode interactif qu’offre le Web avec les exemples les plus connus des jeux en ligne et des chats» explique Annabelle Klein. «Nous nous intéresserons également aux jeux sur console, aux jeux à contenu violent, etc. Le champ étudié est donc très large. Il faudra ensuite comprendre à partir de quand ces pratiques peuvent poser problème et à qui ? Nous pourrons alors dresser un panorama pour la Belgique des usages problématiques du Web et de l’ordinateur car il n’existe actuellement aucune enquête permettant de quantifier et de décrire le phénomène au niveau national».
Des pistes pour une politique de santé publique
L’objectif est de pouvoir évaluer le nombre de Belges concernés par ce type de comportements compulsifs et de pouvoir proposer des recommandations et des pistes de réflexion pour une politique de santé publique en la matière, sur les plans préventif et curatif. Les chercheurs espèrent également épauler les acteurs de terrain, et concevoir un test d’addiction, soutenir la rédaction de brochures d’informations en français et néerlandais, ainsi que la mise en place de modules de formation et d’aide à la prévention.
Cette recherche de 18 mois est développée en collaboration avec la K.U.Leuven et l'Institut wallon pour la santé mentale, ainsi que différents partenaires professionnels actifs dans le domaine de la dépendance aux nouvelles technologies. Trois chercheurs ont pu être engagés sur ce projet, dont deux travaillent à Namur, aux côtés du professeur Klein. Ils se chargeront plus particulièrement de fournir un état des lieux de la recherche sur les usages compulsifs de l'ordinateur et d'internet, d'établir un inventaire de l'offre de prévention de ces usages en Belgique, de réaliser une double enquête quantitative et qualitative dans le but de cerner la prévalence des usages compulsifs d'internet et de l'ordinateur en Flandre et en Wallonie, et de proposer des lignes générales pour une politique de santé mentale adaptée à ces situations problématiques.