Deux économistes namurois publient dans PNAS
Le Centre de Recherche en Économie du Développement (CRED) de l’Université de Namur publie un article dans la prestigieuse revue américaine "Proceedings of the National Academy of Sciences" (PNAS). Cet article traite de l'influence de la loi de coutume dans les pays en développement.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre deux économistes namurois - Jean-Philippe Platteau et Gani Aldashev - et un chercheur en économie de l’Université d’Oxford, Zaki Wahhaj, qui a fait un post-doctorat au CRED.
La loi peut-elle faire évoluer la coutume dans les pays en développement ?
L’article traite de l’influence de la loi sur la coutume dans les pays en développement. Dans ces pays, il existe deux "systèmes juridiques" parallèles : le droit officiel, constitué des lois statutaires, qui relève de la compétence des tribunaux, et le droit coutumier, informel, qui relève de la compétence de "médiateurs" tels que les chefs de village. Ces deux systèmes juridiques sont souvent en conflit à propos de normes sociales traditionnelles telles que les règles d’héritage, les mutilations génitales féminines, le mariage des enfants, les discriminations de castes,…
Les auteurs montrent que, sous certaines conditions, une loi "progressiste" peut contraindre la coutume à évoluer dans son sens. C’est ce qu’ils appellent "l’effet d’aimant" (magnet effect) de la loi moderne. Ils montrent également que la loi optimale du point de vue des intérêts des groupes opprimés de la population n’est pas nécessairement la plus radicale. En d’autres termes, une approche réformiste peut être plus appropriée qu’une loi révolutionnaire lorsqu’un législateur veut combattre des pratiques jugées indésirables mais sanctionnées par la coutume.
Chaire Francqui
Ces thématiques seront développées lors de la leçon inaugurale de la chaire Francqui attribuée au professeur Jean-Philippe Platteau par l’Institut d’études européennes et le département d’économie de l’ULB. Cette chaire Francqui, qui aura pour thème : « Normes sociales, gouvernance et développement », aura lieu en janvier 2012.