Sections
Accueil UNamur > Agenda > Défense de thèse de doctorat en sciences géographiques
événement

Défense de thèse de doctorat en sciences géographiques

Pratiques et dynamiques de gestion in situ de la diversité cultivée des céréales panifiables : une recherche-action participative en Wallonie et en Andalousie

Catégorie : défense de thèse
Date : 21/01/2019 16:00 - 21/01/2019 18:00
Lieu : Amphithéâtre CH01, rue Grafé, 5000 Namur
Orateur(s) : Sofia COSTA SANTOS BALTAZAR
Organisateur(s) : Nicolas DENDONCKER
Jury

Louis HAUTIER (CRA-W), Dirk REHEUL (UGent), Laurent HAZARD (INRA-SAD), Marc VAN OVERSCHELDE (Ferme du Hayon), Denise VAN DAM (UNamur), Anne LEMAITRE (UNamur) président, Nicolas DENDONCKER (UNamur) promoteur

Résumé

Aliment emblématique, le pain est pourtant aujourd’hui pointé du doigt pour ses impacts négatifs sur la santé. En effet, l’industrialisation de l’ensemble du système céréalier a permis d’atteindre d’importants gains de rendements mais cela s’est produit au détriment de la qualité nutritionnelle du pain. De surcroit, l’établissement du système semencier formel a disqualifié les pratiques de conservation et de sélection à la ferme et entrainé une érosion génétique et culturelle. Aujourd’hui, les variétés modernes disponibles sont inadaptées à l’agroécologie qui requiert une diversité de ressources et de connaissances.

L’objectif de cette thèse est de comprendre comment sélectionner des variétés paysannes de céréales panifiables adaptées à des socio-agroécosystèmes locaux. Ancrée dans l’agroécologie politique,  cette  recherche-action participative se base sur divers outils : entretiens semi-structurés, participation observante et observation participante, essais agronomiques à la ferme.

La réalisation d’un diagnostic systémique en Wallonie et en Andalousie a permis d’identifier les pratiques locales et les dynamiques régionales, ainsi que les freins au développement d’alternatives variétales. Pour dépasser ces freins, la mise en réseau des initiatives individuelles est l’un des principaux leviers identifiés. Cette recherche a donc accompagné Li Mestère, premier réseau de semences de céréales en Wallonie, dans la mise en place d’une gestion collaborative de la diversité cultivée. Notre  regard réflexif a mis en évidence le potentiel mais aussi les difficultés de ce type de réseau multi-acteurs. Enfin, nous avons réalisé une caractérisation de différents systèmes de culture du blé basés sur une réduction de la densité de semis, expérimentés par des paysans en Europe du Nord. Des essais à la ferme ont confirmé l’intérêt de combiner variétés génétiquement diversifiées et faible densité de semis pour produire une diversité phénotypique, tout en assurant des rendements corrects en conditions variables. Nous avons également mis en évidence les défis de l’expérimentation à la ferme tant pour le paysan que pour le chercheur.

Replacer la semence au cœur des systèmes alimentaires permet de questionner ceux-ci dans leur globalité. Dans une perspective transformative, les résultats de cette thèse ouvrent de nouvelles trajectoires de gestion de la diversité cultivée visant à renforcer une souveraineté semencière et retrouver un pain de qualité.

La défense est publique

Télecharger : vCal