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Défense de thèse de doctorat en sciences biologiques : "Trypanosoma brucei"

Impact de l'asthme allergique et de l'infection par Trypanosoma brucei sur le contrôle de l’infection par Brucella melitensis chez la souris

Catégorie : défense de thèse
Date : 02/12/2016 16:00 - 02/12/2016 18:00
Lieu : Auditoire M01, Place du Palais de Justice, 5000 Namur
Orateur(s) : Arnaud MACHELART
Organisateur(s) : Jean-Jacques LETESSON
Jury

Jean-Paul COUTELIER (UCL), Laurent GILLET (ULg), Jacques GODFROID (Université de Tromso), Eric MURAILLE, promoteur (ULB), Guy CORNELIS, président (UNamur), Jean-Jacques LETESSON, promoteur (UNamur)

Résumé

Les pathologies immunitaires, infectieuses ou non, peuvent influencer de manière indirecte le statut immunologique de l’hôte et ses capacités à surmonter une nouvelle infection. Dans le cadre de cette thèse nous avons développé différents modèles de pathologies croisées pour déstabiliser la relation hôte/pathogène dans un modèle murin d’infection intra-nasale par la bactérie Brucella melitensis.

Les Brucella sont des bactéries intracellulaires facultatives responsables de la brucellose, l'une des plus importantes zoonoses mondiales. Bien que généralement non mortelle, la brucellose peut entrainer des complications graves et variées tels que des troubles articulaires, neurologiques, cardiaques et respiratoires.

L’asthme allergique est une pathologie inflammatoire chronique qui touche les voies respiratoires de nombreuses personnes. Nous avons observé que l’asthme, induit par administration répétée d'extraits de l’acarien Dermathophagoides farinae ou de la moisissure Alternaria alernata, augmentait considérablement la charge et la persistance de Brucella dans les poumons. Cette augmentation de la susceptibilité est dépendante des lymphocytes T CD4+, de la voie de signalisation IL-4/STAT6 et de l’IL-10. Les sources principales d’IL-10 dans les poumons des souris asthmatiques infectées sont les lymphocytes T CD4+ et les éosinophiles.

L’infection par Trypanosoma brucei de souris préalablement infectées par Brucella induit une diminution drastique de la charge bactérienne dans la rate, le réservoir principal de l’infection chronique. L’élimination de la bactérie requiert la voie de signalisation IL-12/IFNγ et la présence de lymphocytes T CD4+. La co-infection avec Trypanosoma cruzi, un autre protozoaire, entraine aussi une chute drastique de la charge bactérienne dans la rate. Cela suggère que le phénomène n’est pas lié à une cross-réaction antigénique.

Nous avons également analysé l’impact de l’infection par Brucella sur les populations de macrophages de la zone marginale dans la rate. L’infection entraine une diminution durable de ces populations associée à une réduction de la capacité de la rate à capturer des antigènes ou des particules fluorescentes. Cette réduction pourrait affecter la capacité de la rate à contrôler des infections systémiques par d'autres pathogènes.

Globalement ces résultats démontrent l'importance du statut immunologique de l'hôte sur sa capacité à gérer l'infection par Brucella.  L'asthme augmente de plus de 3 log le nombre de Brucella dans les poumons, alors que l'infection systémique par Trypanosoma brucei réduit d'autant la charge bactérienne dans la rate. L'infection par Brucella peut elle-même modifier la capacité de l'hôte à contrôler une autre infection bactérienne systémique.

Une meilleure compréhension des facteurs influençant la résistance ou la susceptibilité d’un individu lors d’une infection permettrait de mieux lutter contre le pathogène et réduire son impact sociétal.

La défense est publique

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